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Sans-papiers à la recherche d’un consensus

Des sans-papiers ont manifesté au début de l'année à Berne. Keystone

Pour sortir de l'impasse, les défenseurs des sans-papiers doivent élaborer vendredi une nouvelle stratégie commune.

Des propositions concrètes devraient être soumises aux milieux politiques et économiques lors d’une table ronde prévue le 13 décembre.

La réunion prévue ce vendredi est donc cruciale. «Nous devons sortir de l’impasse et instaurer un nouveau dialogue avec les autorités fédérales», souligne la députée écologiste Anne-Catherine Ménétrey (VD).

Selon elle, «les milieux concernés sont clairs: ils participeront à la table ronde du 13 décembre pour autant que nous soyons en mesure de présenter un catalogue de propositions négociables.»

En d’autres termes, les organisations de défense des sans-papiers doivent adopter un discours politiquement acceptable. Mais, ils doivent surtout chercher un consensus interne au mouvement.

Régularisation collective

Cette démarche semble d’autant plus difficile que tous les milieux engagés dans le soutien aux sans-papiers ne sont pas sur la même longueur d’onde.

«Nos revendications demeurent inchangées», affirme Jean Kunz, coordinateur du collectif des sans-papiers de Fribourg. Il réclame «une vraie solution politique. Nous demandons encore et toujours une régularisation collective des sans-papiers.»

Mais l’homme du terrain se veut aussi pragmatique. «Il est évident que nous restons ouverts à toutes solutions intermédiaires», poursuit-il.

«Si les parlementaires arrivent à décrocher quelques permis supplémentaires, ce sera toujours bon à prendre».

Justement, les politiques, eux, ont un discours encore plus pragmatique. «Nous ne pouvons pas nous permettre de formuler des revendications qui n’auront aucune chance d’être acceptées», souligne Anne-Catherine Ménétrey.

«Nous n’obtiendrons pas de régularisation collective, du moins pas le 13 décembre», poursuit la conseillère nationale. «Il faut donc élaborer des propositions de régularisation sectorielles. Elles auront peut-être une chance d’être discutées ».

Ouvrir le dialogue à tout prix

En clair, il faut avant tout inciter les milieux politiques et économiques à participer à la table ronde du 13 décembre.

D’ores et déjà, le Conseil fédéral a décliné l’invitation. Les cantons et la Conférence des directeurs de justice et police seront probablement absents.

Quant à economiesuisse, elle n’a pas encore donné de réponse. Parmi les autres invités figurent la Commission fédérale des étrangers, les parlementaires et les partis politiques.

Pour l’heure, seul l’Office fédéral des réfugiés a confirmé sa participation.

Une initiative parlementaire

La plate-forme pour une table ronde sur les sans-papiers a été mise sur pied par un groupe de parlementaires émanant de tous les partis à l’exception de l’Union démocratique du centre (UDC).

Elle réunit notamment des représentants des églises, des syndicats, des ONG et des collectifs de sans-papiers.

swissinfo/Vanda Janka

La plate-forme pour une table ronde sur les sans-papiers a tiré un bilan mitigé de la politique fédérale en matière de régularisation des clandestins.

Seuls 200 dossiers, soit 500 cas individuels, ont été transmis aux autorités fédérales.

La majorité des dossiers provient des cantons de Genève, Vaud, Fribourg, Neuchâtel et Berne.

361 demandes ont été acceptées.

La population de clandestins vivant en Suisse est estimée à 150’000 personnes.

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