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Le premier satellite de Galileo est parti

GIOVE-A en orbite, selon un dessin d'artiste de l'ESA. ESA

Avec le lancement ce mercredi matin du premier satellite d'essai depuis Baïkonour, au Kazakhstan, le GPS européen entre en phase de concrétisation.

Cette alternative civile aux systèmes de positionnement global des militaires américains et russes devrait être opérationnelle d’ici 2010. La Suisse fournit les horloges atomiques.

A 10h19 précises (06h19 en Suisse), la fusée russe Soyouz s’est arrachée du sol du cosmodrome de Baïkonour, dans le bruit assourdissant de ses moteurs. En quelques minutes à peine, elle avait disparu dans le ciel immense au-dessus de la steppe kazakhe.

Au sommet de la fusée, GIOVE-A, le premier satellite de l’ambitieux programme Galileo, que celle-ci va placer en orbite géostationnaire, à 23’222 kilomètres au-dessus de la surface terrestre.

Dans un premier temps, GIOVE-A se contentera d’occuper la fréquence radio attribuée à Galileo. Dès avril, il sera rejoint par GIOVE-B et les deux satellites pourront procéder ensemble à divers tests de matériel.

Chacun des deux satellites comporte une horloge atomique de fabrication suisse, l’instrument de mesure du temps le plus précis qui ait jamais été envoyé dans l’espace.

En 2010, lorsque le système Galileo sera entièrement opérationnel, ce ne sont pas moins de 30 satellites (dont trois de réserve) qui croiseront ainsi à 23’000 kilomètres de la Terre.

Les civils d’abord


Galileo, une initiative commune de la Commission européenne et de l’ESA (Agence spatiale européenne), est le premier système de positionnement par satellite à être conçu spécialement pour des buts civils.

Contrairement au GPS américain et au Glonass russe, Galileo sera financé et soutenu par l’économie privée. Ce qui devrait garantir que les utilisateurs civils ne soient pas subitement privés de signal pour des raisons militaires ou stratégiques, comme cela est arrivé avec le GPS durant la guerre des Balkans.

Précision suisse


Membre de l’ESA, la Suisse a participé jusqu’ici aux coûts de Galileo à hauteur de 30 millions d’euros environ.

En outre, c’est une entreprise neuchâteloise, Temex Time, qui fournit les horloges atomiques embarquées sur GIOVE-A et B, ainsi que sur les quatre premiers satellites de la flotte. La mesure extrêmement précise du temps est en effet une condition centrale pour le système de positionnement fonctionne.

Le principe de la navigation par satellite est basé sur la transmission à l’utilisateur de signaux en provenance d’au moins quatre satellites. Et pour que les données soient précises, ceux-ci doivent être parfaitement synchronisés.

Retombées énormes

Les initiateurs du premier GPS civil promettent des retombées spectaculaires, comparables à celles qu’ont eu l’arrivée du téléphone mobile ou de l’ordinateur personnel.

«Galileo va changer nos vies», a dit Giuseppe Viriglio, chef des projets industriels à l’ESA, à l’heure du baptême de GIOVE-A au mois de novembre.

La fiabilité et la précision du système (de moins de dix centimètres au maximum à deux mètres au minimum) permettront, en plus des utilisations traditionnelles, de nombreuses applications nouvelles.

Ainsi, la qualité des signaux rendra les récepteurs plus petits et meilleur marché, ce qui élargira considérablement le cercle des utilisateurs et permettra de développer des usages auxquels personne n’avait encore pensé jusque là.

Les pères du programme Galileo estiment que ce dernier devrait générer pas moins de 140’000 nouvelles places de travail dans le monde.

swissinfo, Alexandra Stark, à Moscou
(traduction de l’allemand, Marc-André Miserez)

Depuis 50 ans, le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan, a vu les heures de gloire de la conquête spatiale soviétique: le lancement du premier Spoutnik, celui de la chienne Laïka, puis de Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace.
Depuis l’accident de la navette américaine Columbia il y a deux ans, c’est de Baïkonour que partent tous les vols vers la Station spatiale internationale (ISS).
La Russie a passé un bail jusqu’en 2050 avec le Kazakhstan pour l’utilisation du site de Baïkonour: 6700 km2 (presque la surface du canton des Grisons), 15 rampes de lancement et 1200 kilomètres de routes.

– Galileo est le premier système de positionnement global par satellite conçu pour des utilisations civiles.

– Le programme complet est devisé à 3,8 milliards d’euros, fournis par la Commission européenne et l’Agence spatiale européenne (ESA).

– En tant que membre de l’ESA, la Suisse a participé jusqu’ici à hauteur de 30 millions d’euros environ. En outre, c’est une entreprise suisse qui fournit les horloges atomiques des satellites, véritables cœurs du système.

– Galileo devrait être opérationnel d’ici 2010, avec 30 satellites qui croiseront à quelque 23’000 km de la Terre et seront capables de donner la position d’un récepteur avec une précision de dix centimètres à deux mètres.

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