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Les bons gènes pour une longue vie

Les hommes ne sont pas égaux face à l’espérance de vie. Question d’hygiène de vie bien sûr, mais aussi question génétique. Deux scientifiques suisses et un américain ont traqué les gènes de la longévité.

Le professeur Johan Auwerx et le chercheur Riekelt Houtkooper, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en collaboration avec Rob Williams de l’Université du Tennessee, viennent de publier un essai sur le sujet dans Cell, magazine américain de référence pour la biologie.

Les chercheurs ont identifié près de 750 gènes jouant un rôle dans la longévité, indique l’EPFL dans un communiqué. Un tiers de ces gènes ont un rôle vraiment important, en contribuant surtout à la transformation des aliments en énergie.

Pour établir ce caractère décisif, les scientifiques ont mené des expériences sur des souris. Les petits rongeurs dotés des gènes de longévité ont vécu jusqu’à 900 jours, contre 350 pour ceux qui en étaient dépourvus.

Cependant, les bons gènes ne suffisent pas à garantir une longue vie. Cela va dépendre des habitudes de vie, notamment de la nourriture. «Il a été établi que nous devrions satisfaire seulement 80% de nos besoins alimentaires pour vivre plus longtemps», explique Johan Auwerx cité dans le communiqué. Faire du sport et bouger davantage contribue aussi à une existence plus longue.

Les chercheurs confirment donc ainsi ce que la sagesse populaire proclame depuis bien longtemps.

Selon eux, il faut maintenant franchir le pas suivant: comprendre la corrélation entre les gènes et le mode de vie. Ce qui pourrait permettre de découvrir des substances chimiques pouvant rallonger la vie. Et de citer l’exemple de la molécule du Rapamycine, un médicament utilisé pour ses qualités d’immunosuppresseur. Ajoutée à la nourriture de souris âgées, elle semble avoir allongé sensiblement leur vie.

Toutefois, le but de ces recherches «n’est pas seulement, à terme, de permettre aux gens de vivre jusqu’à un âge avancé, mais surtout d’y arriver en bonne santé», précise Riekelt Houtkooper.

Le professeur Auwerx et son équipe se sont déjà signalés par des découvertes très significatives touchant au métabolisme des lipides et à la pathogenèse de dérèglements métaboliques complexes, tels que l’obésité, le diabète de type 2 (résistance à l’insuline) ou l’hypertension artérielle.

swissinfo.ch et les agences

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