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Un centre pour tout savoir sur les champignons

Le bâtiment du Mycorama évoque la forme d'un champignon. swissinfo.ch

Le village de Cernier accueille un centre dédié aux champignons. Le Mycorama a ouvert ses portes samedi. Il a pour but la connaissance et l'étude des champignons.

Ce centre, unique en Europe, s’est ouvert après dix ans d’efforts. Ses instigateurs sont venus à bout d’une série de problèmes politiques et financiers qui leur ont semblé souvent insurmontables.

En Suisse, l’automne est la saison de la cueillette des champignons. Le week-end, on y rencontre beaucoup de gens qui arpentent les bois, un panier à la main, à la recherche cet aliment souvent difficile à trouver.

Les montagnes de la chaîne du Jura sont un endroit idéal pour la cueillette des champignons. Ce n’est donc probablement pas un hasard si le centre mycologique a ouvert ses portes à Cernier, dans le Val-de-Ruz.

Dix ans de gestation

Conçu par les architectes Pierre Studer et Olivier Gagnebin, le bâtiment qui abrite le centre rappelle vaguement la forme d’un champignon. En bois et en béton, de forme cylindrique, il évoque un jeune champignon du genre lépiote.

A l’intérieur de ce bâtiment de trois étages, de vastes zones ont été réservées pour des expositions permanentes et temporaires.

Mais certaines de ces zones vont encore rester vide un certain temps. En effet, des problèmes financiers de dernières minutes – notamment la faillite de l’un des fournisseurs – a forcé les promoteurs à modifier quelque peu leurs plans.

Cela n’a toutefois pas suffit à tempérer leur enthousiasme. Il leur a fallu en effet pas moins de dix ans pour que leur projet devienne réalité. Il a fallu surtout beaucoup de temps pour obtenir les autorisations nécessaires et des subventions publiques.

Intérêt scientifique

Le directeur du Mycorama, Jean Keller, a porté ce projet à bout de bras depuis le milieu des années 1990. Pour lui, c’est la fascination scientifique – et non pas culinaire – qui a été le moteur du projet.

«Si vous avez étudié une fois les champignons, il est difficile de s’en passer, déclare-t-il. Il y a tellement de choses à prendre en compte qu’il faudrait une vie entière pour les comprendre toutes.»

Selon le directeur – un professeur de sciences à la retraite – l’une des difficultés pour créer ce centre fut de convaincre les gens que la mycologie est une quête qui vaut la peine d’être menée à bien.

«Pendant longtemps, même dans les universités, la mycologie était considérée d’un intérêt mineur, bien que les champignons aient été étudiés depuis des siècles, déclare Jean Keller. C’était juste une branche annexe de la botanique, avant d’être classée dans la microbiologie, puis la biotechnologie.»

Applications pratiques

Malgré cela, les recherches en mycologie ont conduit au développement de médicaments antibiotiques tels que la pénicilline. Mais la mycologie a aussi d’autres applications qui touchent la vie de tous les jours: dans la viticulture et la boulangerie, ainsi que dans la production de colorants et d’encres.

«Nous voulons informer un large public au sujet des champignons, parce que les écoles ne donnent pas d’informations – ou alors de mauvaises – à ce propos, déclare Jean Keller. Les gens ne savent presque rien sur les champignons; or ils les croisent tous les jours sans même s’en rendre compte.»

Mais le centre n’est pas uniquement destiné au grand public. «Nous souhaitons aussi attirer des chercheurs du monde entier», conclut Jean Keller.

swissinfo, Scott Capper à Cernier

A la base, un budget de 10 millions de francs était prévu pour le Mycorama.
Suite à plusieurs redimensionnements, le prix final du nouveau centre a atteint 5,7 millions.
Les principaux sponsors sont la Loterie romande (1,8 million) et la Banque cantonale neuchâteloise (1 million).
L’objectif du Mycorama est d’accueillir 20’000 visiteurs par an.

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