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Coûts de la santé: le prix du vieillissement

L'hôpital reste le poste le plus lourd dans la facture globale de la santé. Keystone

Ce n’est ni le nombre des médecins ni le prix des médicaments qui font exploser les coûts de la santé en Suisse, mais bien l’évolution de la société.

Selon une étude zurichoise, la hausse n’est pas près de s’arrêter, mais il existe néanmoins des potentiels d’économies.

L’augmentation du nombre des médecins n’a aucun lien direct avec l’évolution actuelle des coûts de la santé. La densité médicale influe uniquement sur les différences observées entre les cantons. Le moratoire sur les autorisations d’ouverture de cabinets médicaux n’aura donc aucune influence sur la facture sanitaire globale.

Telle est une des conclusions majeures d’une étude publiée mardi par le KOF, le Centre de recherches conjoncturelles de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich. Présenté comme une analyse empirique du système de santé suisse, ce travail a été subventionné par l’entreprise pharmaceutique Merck Sharp & Dohme-Chibret SA.

Les auteurs tablent sur une augmentation de la facture de la santé de 4,4% pour 2002, alors que l’Office fédéral de la statistique prévoit 4%. Et pour les années 2003-2006, elle devrait être comprise entre 3,5% et 4,1%.

Les médicaments ne pèsent pas lourd

Pour les chercheurs, le poids des médicaments est minime dans l’augmentation des coûts de la santé. Depuis 1997, ils n’entrent que pour un peu plus de 10% dans la facture globale.

Et ceci malgré que la vente de produits médicaux (médicaments et appareils) soit le domaine qui a le plus augmenté depuis 1995, devant les traitements ambulatoires.

Quant à la hausse de la part imputable aux médicaments dans les dépenses des caisses maladie, elle serait due à l’allongement de la liste des prestations remboursées.

Le coût du vieillissement de la population

Selon les chercheurs du KOF, ce qui pèse d’abord sur la facture de santé, ce sont le vieillissement de la population et la forte augmentation du nombre des emplois dans les diverses catégories de personnel soignant, notamment dans les maisons de retraite.

Entre 1991 et 2003, les effectifs du secteur de la santé sont passés de quelque 248’000 personnes à 310’000. Le nombre d’employées et d’employés à plein temps dans la santé publique et l’action sociale correspond presque à la moitié des effectifs des différents secteurs industriels.

Autre facteur invoqué, le nombre croissant des femmes qui travaillent. Or celles-ci remplissaient souvent gratuitement des tâches désormais dévolues au système médico-social, par exemple en s’occupant de parents âgés.

Economies possibles

Les chercheurs du KOF ne se font guère d’illusions sur le fait que les coûts de la santé continueront d’augmenter, au regard en particulier du vieillissement de la population. Ils voient toutefois un potentiel d’économies dans l’amélioration de l’efficacité, avant tout à l’hôpital.

En Suisse, la durée moyenne d’hospitalisation a été divisée quasiment par trois depuis les années 60. Elle est désormais de 12,7 jours, ce qui est encore un jour de plus qu’en Allemagne et quatre jours de plus qu’en Suède.

swissinfo et les agences

En 1985, les dépenses de santé en Suisse représentaient quelque 8% du produit intérieur brut (PIB).
En 2001, cette part est montée à 10,9% du PIB.
En 2002, elle passe à 11,2% du PIB.
Selon les chercheurs du KOF, la facture globale de la santé devrait encore augmenter de 3,5% à 4,1% entre les années 2003 et 2006.

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