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Douze ans de préparatifs

Le Zoo de Zurich veut être une «agence de relations publiques» pour les animaux et leur région.

La halle de Masoala sera un «centre de protection de la nature», un point que le WWF conteste.

Nommé directeur du Zoo de Zurich en 1991, Alex Rübel a très vite cherché à mettre en œuvre un credo que l’on peut résumer ainsi: l’homme ne respecte que ce qu’il connaît, il faut donc faire connaître les régions du monde d’où viennent les animaux placés dans les zoos.

Les animaux sont des ambassadeurs et les zoos leur agence de relations publiques. C’est la seule justification possible à la privation de liberté des animaux.

Le Zoo de Zurich s’est donc mis en quête d’un endroit du monde avec lequel il pourrait créer un échange. La presqu’île malgache de Masoala s’est imposée pour plusieurs raisons.

Huitième continent



Ces 23 000 m2 de terres au nord-est de Madagascar sont souvent qualifiés de «huitième continent» parce que, dérivées de l’Asie, elles présentent des caractéristiques asiatiques et africaines.

On y trouve des animaux et des plantes qui n’existent nulle part ailleurs, «comme si les Vaudois ou les Valaisans avaient leur propre espèce animale», dit le botaniste Martin Bauert.

Mais, à cause du déboisement notamment, «un morceau de forêt grand comme cette halle disparaît tous les jours», dit le responsable.

Autre critère de choix: la faune de Masoala est composée de petits animaux inoffensifs. Si elle avait comporté des gorilles, le Zoo de Zurich aurait eu quelques petits problèmes de sécurité…

Grâce à Adolf Ogi

On prête au premier ambassadeur de l’idée un enthousiasme à toute épreuve: c’est en effet Adolf Ogi qui a présenté le projet au président malgache, en 1993 lors d’un sommet de la francophonie.

Depuis, des contrats ont été signés. La WCS (Wildlife Conservation Society) représente le Zoo de Zurich sur place.

Un parc national a été créé en 1997, ainsi qu’une pépinière. «Le but est aussi que les habitants se rendent compte de la richesse de leur forêt», explique Martin Bauert.

Les revenus du magasin et du restaurant de la halle Masoala (avec vue magnifique sur un petit lac) seront en partie reversés à Madagascar, de même que tous les dons récoltés. Il est aussi prévu de lancer des projets d’études avec des chercheurs locaux.

Un projet surdimensionné


Contrairement à d’autres sociétés de protection de la nature, le WWF a émis des réserves sur la nouvelle halle. Il reproche au projet d’être surdimensionné.

Le «Tages-Anzeiger» a en outre révélé que le WWF réfutait l’appellation «projet de protection de la nature et reprochait au Zoo de ne pas reverser assez d’argent sur l’île africaine. L’organisation avait en outre sollicité un partenariat avec le Zoo à Madagascar

Le Zoo a cependant choisi de travailler sur place avec la WCS. «Il n’y a pas d’exclusivité», a expliqué Alex Rübel au quotidien zurichois.

swissinfo, Ariane Gigon Bormann, Zurich.

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