Des perspectives suisses en 10 langues

L’Eiger perd des tonnes de rocher

Les éboulements de ces derniers jours en présagent de plus gros encore. Keystone

Jeudi soir, une première grosse tranche de l'immense masse de rocher qui menace de se détacher de l'Eiger est tombée. En attendant la suite.

L’éboulement a eu lieu peu avant 20 heures, recouvrant la station bernoise de Grindelwald d’un manteau de poussière, qui mis des heures à se dissiper.

Dans un premier temps, Kurt Amacher, chef des secours de la section de Grindelwald du Club alpin suisse, a parlé d’une masse de quelque 700’000 m3.

Mais vendredi matin, après dissipation du nuage de poussière, il confirme à swissinfo que la masse qui s’est effondrée la veille n’était «que» de 400’000 m3.

Ce qui représente 20% environ des deux millions de m2 (l’équivalent de 2000 villas) dont les scientifiques prédisent l’effondrement depuis plusieurs jours.

Plus tôt dans la journée, vers midi, un pic rocheux de 30 mètres de haut s’était déjà détaché de cette masse instable de la face est de l’Eiger.

Après ces éboulements, la paroi rocheuse est toujours en mouvement. La partie droite bouge davantage que celle de gauche, tandis que la partie centrale reste plutôt stable.

Il n’empêche que l’effondrement principal, dont la perspective attire de nombreux curieux dans la région, n’est plus qu’une question de jours, voire d’heures.

A noter que le village de Grindelwald n’a jamais été menacé. Les rochers tombent sur le glacier en contrebas, et ne causent ni victimes ni dégâts aux bâtiments.

La faute au réchauffement

Ces phénomènes ne surprennent pas les géologues, qui les attribuent au réchauffement climatique. A Grindelwald, le glacier soutenait cette paroi, qui s’effrite maintenant sous l’effet de sa fonte.

Le permafrost joue aussi un rôle important dans la stabilité de la roche. S’il fond, l’eau commence à circuler et la roche devient instable.

Lundi, une équipe de l’Université de Zurich a rappelé que si le réchauffement se poursuivait, tous les glaciers des Alpes pourraient avoir disparu d’ici la fin du siècle.

swissinfo et les agences

– Culminant à 3970 mètres d’altitude, l’Eiger est une des montagnes les plus fameuses de Suisse. Sa face nord constitue un défi de taille pour les alpinistes.

– Les chutes de rocher qui s’y produisent ces jours sont une manifestation de plus de l’instabilité des Alpes suisses, due à la fonte du permafrost.

– Lundi dernier, un touriste allemand de 70 ans a été tué par une coulée de boue descendant d’un glacier dans la région de Corvatsch, dans le canton des Grisons.

– A fin mai, des chutes de rocher sur le principal axe routier nord-sud, à l’entrée nord du tunnel du Gothard ont tué deux touristes allemands dans leur voiture. Les roches menaçantes ont dû être dynamitées et l’autoroute est restée fermée durant un mois.

Entre 1985 et 2000, les glaciers suisses ont perdu 18% de leur surface. Dans l’ensemble des Alpes, la perte est en moyenne de 22%.
Les glaciers suisses résistent un peu mieux au réchauffement parce que la plupart sont en haute altitude.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision