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La Suisse a contribué au succès de Smart-1

Smart-1 est à l'avant-garde, comme presque tout ce qui était à bord. Keystone

La sonde lunaire Smart-1 de l'Agence spatiale européenne (ESA) a percuté le satellite de la Terre, dimanche comme prévu.

Des entreprises suisses ont contribué au succès de cette mission qui permettra de mieux connaître la lune et qui à été l’occasion de tester de nouvelles technologies spatiales.

Le succès de la mission Smart-1, «c’est l’Europe vers la Lune», s’est félicité Bernard Foing, responsable scientifique du projet à l’Agence spatiale européenne (ESA).

Dimanche donc, la première sonde lunaire européenne s’est écrasée comme prévu sur la Lune, à la vitesse de 7200 km/h. Ce cube d’un mètre de côté pesant quelque 350 kilos avait été lancé le 28 septembre 2003 du centre spatial guyanais de Kourou, à l’aide d’une fusée Ariane-5.

Smart-1 est en partie constituée d’équipements suisses. Les entreprises helvétiques Contraves, ETEL et APCO Technologies et l’Institut Space-X ont en effet développé différents éléments et instruments utilisés à bord du satellite.

Imagerie miniature

Smart-1 est notamment dotée d’un système d’imagerie miniature conçu à l’Institut pour l’Exploration Spatiale (SPACE-X) et fabriqué par Microcamera SA, tous deux basés à Neuchâtel.

L’ensemble intègre une micro-caméra avec téléobjectif, ainsi qu’un système électronique lié à la compression et au stockage des images. La caméra elle-même ne pèse que 500 grammes.

Baptisé AMIE (Advanced Moon micro-Imaging Experiment), le système a pu prendre plus de 20’000 images. «L’orbite du satellite a permis d’observer les pôles de la Lune pour la première fois dans toutes les conditions de luminosité», a expliqué Jean-Luc Josset, directeur de l’institut et responsable scientifique de l’instrument.

L’astronome a précisé à la TV suisse romande que de la glace peut s’y trouver et que «son étude peut apporter beaucoup d’informations sur l’origine de la Lune comme de la Terre».

Cette base de données de plus de 20’000 images sera déterminante en vue des futures missions lunaires planifiées par le Japon, la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, notamment pour préparer les alunissages.

APCO pour la structure du satellite

APCO Technologies, basée à Vevey, a été choisie pour la mise au point du concept, l’étude et la fabrication de toute la structure du satellite. Un des grands défis a été de réduire le poids de la structure à un minimum, car le satellite transporte un grand nombre d’instruments, a expliqué André Pugin, directeur de la société. La structure développée par APCO ne pèse que 40 kg, soit un dixième du poids total de SMART-1.

Le second défi pour APCO a été de faciliter l’intégration des instruments. C’est pourquoi l’entreprise veveysanne a créé une structure avec porte, la première en son genre. La porte peut être refermée au dernier moment, ce qui simplifie la mise en place des instruments.

Contraves pour l’orientation

Connue pour la fourniture des coiffes des fusées Ariane, l’entreprise zurichoise Contraves s’est, quant à elle, chargée du système d’orientation de la poussée du moteur.

Il s’agit d’une sorte d’engrenage électromécanique à cadran qui a permis d’aiguiller le satellite sur la bonne direction, a relevé la porte-parole de Contraves.

Les moteurs qui ont fourni la force pour régler l’orientation du réacteur du satellite selon le système de Contraves ont été livrés par l’entreprise ETEL Motion Technology, installée à Môtier (Neuchâtel).

Déjà des résultats

Pendant sa mission, la sonde a déjà permis de fournir des éléments permettant de faire avancer le débat sur l’origine de la Lune et son évolution. Ainsi, les scientifiques ont détecté pour la première fois du calcium et du magnésium, ainsi que du silicium et de l’aluminium.

Ils ont aussi «cartographié l’ensemble de la surface lunaire, y compris celle de sa face cachée», a précisé l’ESA.

La sonde a également servi de test pour d’autres missions spatiales européennes: vers Mercure avec la sonde Bepi-Colombo en 2013 ou vers la Lune à bord de la future mission indienne Chandrayaan.

swissinfo et les agences

– L’Agence spatiale européenne (ESA) a été créée le 31 mai 1975, avec pour mission d’établir et de développer un programme spatial européen.

– L’ESA, dont le siège est à Paris, emploie plus de 1900 personnes.

– L’agence regroupe 16 Etats: la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et la Suède.

– La Suisse contribue chaque année au budget de l’ESA (plus de 4 milliards de francs) à hauteur de 130 millions.

– APCO Technologies a mis au point le concept, l’étude et la fabrication de la structure de Smart-1.

– Contraves s’est chargée du système d’orientation de la poussée du moteur du satellite.

– ETEL Motion Technology a livré les moteurs destinés à l’orientation du réacteur.

– L’Institut pour l’Exploration Spatiale (SPACE-X) a conçu le système d’imagerie miniature fabriqué par Microcamera SA.

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