Des perspectives suisses en 10 langues

Les survivants de Beslan regardent vers l’avenir

Le traumatisme après la tragédie de Beslan durera encore longtemps. Keystone Archive

Six mois après la prise d’otages meurtrière dans une école de Beslan, la Suisse aide les survivants à surmonter la tragédie.

La direction du développement et de la coopération (DDC) finance un programme de thérapie animé depuis trois mois par une équipe de psychologues.

Les activités se tiennent dans une salle de gymnastique, à 100 mètres du Centre scolaire numéro 1 de Beslan, théâtre du massacre du 6 septembre 2004.

Ce jour-là, après une prise d’otages de trois jours par un commando tchétchène, l’assaut que donnent les forces spéciales russes se solde par plus de 330 morts (dont une moitié d’enfants) et de nombreux blessés.

Six mois après la tragédie, la ville en porte encore de profondes cicatrices. L’école est toujours en ruine et plus de 300 nouvelles tombes dans le cimetière témoignent du traumatisme subi par la population.

«Beslan souffre encore, explique Peter Mikula, responsable local de la DDC, basée depuis cinq ans à 15 kilomètres de la ville-martyre. On peut voir des gens qui se rendent au cimetière presque chaque jour. Il n’y a aucun moyen d’oublier une horreur pareille».

Thérapie par le jeu et par le sport

Le projet suisse vise à aider les survivants à surmonter leur douleur en leur offrant différentes activités artistiques, sportives ou de jeu, dans un environnement clair et joyeux. Le centre est ouvert six jours par semaine et les enfants comme les adultes peuvent aller et venir comme il leur plaît.

Peter Mikula y décèle des signes encourageants. «Depuis le début de l’année, 105 personnes ont suivi les sessions, dont 75 enfants. Je viens de rentrer de Beslan et j’en ai vu certains en thérapie par le jeu. Ils aiment beaucoup ça, ils ont le sourire, ils s’amusent et ils pensent à l’avenir», raconte l’homme de la DDC.

Deux psychologues et un prof de sport sont présents sur place en permanence. Le personnel russe est payé par la Suisse, qui a aussi équipé les salles de gymnastique et de lutte. On peut également y pratiquer la boxe et l’aérobic.

L’efficacité de cette expérience de thérapie sociale est évaluée à distance par l’Université de Zurich, dont deux experts sont attendus à Beslan dans quinze jours.

«Ce projet est unique, c’est la première fois qu’un centre de thérapie est placé dans un complexe sportif», souligne Peter Mikula.

Les experts suisses croient fermement à la force du sport pour aider les gens à s’en sortir après une catastrophe. «Et nous ne sommes pas là uniquement pour ceux qui se trouvaient dans le Centre scolaire numéro 1, nous sommes là pour toute la communauté», ajoute l’homme de la DDC.

swissinfo, Morven McLean
(traduction et adaptation, Marc-André Miserez)

Après l’hécatombe de Beslan, la Suisse a fourni une aide de 300’000 francs suisses.
Deux chirurgiens suisses ont été envoyés sur place pour soigner les blessés.
Depuis trois mois, la Suisse finance un centre de réhabilitation psychologique, ludique et sportif, qui doit rester en activité pendant deux ans.

– Une vingtaine d’élèves et deux enseignants qui étaient parmi les otages de Beslan sont arrives en Suisse mercredi.

– Ces enfants vont passer trois mois à Nyon, près de Genève. Ils séjourneront dans des familles et poursuivront leur cursus scolaire normal, avec en plus la possibilité d’acquérir des bases en français et en informatique

– Ce séjour est financé par les familles d’accueil et par des dons récoltés auprès de la population locale.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision