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Pourquoi Novartis a choisi les Etats-Unis

Le nouveau centre de Novartis ne sera pas très loin du fameux MIT. www.mit.edu

Considérés comme le plus gros marché pharmaceutique du monde développé, les Etats-Unis sont aussi un paradis pour les jeunes chercheurs.

Dans un pays qui n’a pratiquement pas de système de santé publique, les prix des médicaments sont plus élevés que partout ailleurs dans les pays industrialisés.

Les marges de profit y sont très substantielles, surtout pour ce qui concerne les maladies cardiovasculaires et le diabète. Ce sont les deux problèmes numéro un engendrés par l’«american way of life»: sédentarité, mauvaise alimentation, obésité.

Ainsi, Novartis a imputé une bonne partie de la hausse de 20% enregistrée au premier semestre aux médicaments contre ces maladies.

Un véritable eldorado

Et ce n’est pas fini. Sur ce marché juteux, les experts prévoient une augmentation des ventes de médicaments d’environ 20% durant la seule année 2002. Dans cette foire d’empoigne, Novartis compte accroître son chiffre d’affaires de 10% cette année.

Et ce n’est pas un hasard si le groupe suisse, bien implanté aux Etats-Unis avec son siège à New York et 17 000 employés sur un total de 71 000 dans le monde, a choisi le Massachussetts.

Son Institut de Recherche Biomédicale s’ouvrira au début de 2003 dans «Technology Square», un complexe créé dans l’ancien siège social de Polaroïd. Car Cambridge, et donc Boston, est l’un des trois principaux bassins d’expertise en recherche médicale aux Etats-Unis.

On y trouve l’Université de Harvard et le célèbre MIT (Institut de Technologie du Massachusetts). Sans compter quelque 140 compagnies de biotechnologie qui se mènent une guerre féroce, y compris dans le domaine de la recherche.

Boston est tellement à la pointe de la recherche en génétique et en biotechnologie qu’elle a été surnommée «Gene town». La concurrence ne s’y trompe pas. Merck construit également un grand centre de recherche près de Harvard pour 2004.

Des crédits souvent plus généreux

D’autres compagnies sont déjà bien représentées: Pfizer, Abbott, Wyeth, Aventis par exemple. Il y a même ce groupe américano-suédois, Pharmacia, qui, après avoir ouvert son centre de recherche dans la région, a fini par déménager son siège social de Suède aux Etats-Unis.

Daniel Vasella, le patron de Novartis, se défend d’avoir le même projet, remarquant notamment que «la Suisse conserve de grands avantages, notamment fiscaux».

Mais il faut relever également que les conditions de travail des chercheurs sont beaucoup plus faciles aux Etats-Unis qu’en Suisse. Les crédits, souvent privés, sont généreux.

Les cadres de recherche sont beaucoup plus libres. L’accès à une carrière professionnelle est très ouvert pour les jeunes chercheurs doués. Sans oublier qu’aux Etats-Unis, mobilité professionnelle oblige, il est plus facile de recruter… et de licencier qu’en Suisse.

swissinfo avec Marie-Christine Bonzom à Washington

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