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Sur l’Himalaya pour étudier le mal d’altitude

A 7000 mètres, tout devient pénible. swiss-exped.ch

Des chercheurs suisses vont mener une étude sur le mal d’altitude lors d’une expédition au sommet de l’Himalaya.

L’équipe de scientifiques va accompagner un groupe de volontaires dans le Kunlun Shan, situé à la frontière entre la Chine et le Tadjikistan.

Le principal but de l’expédition, prévue l’année prochaine, est de mieux comprendre comment le corps lutte contre l’œdème pulmonaire suscité par l’altitude (HAPE), qui apparaît souvent lorsque qu’on monte trop rapidement.

La victime d’un œdème pulmonaire, provoqué par la rétention d’eau dans les poumons, ne parvient plus à respirer. Elle tousse, crache du sang et ressent une extrême fatigue. L’œdème peut mener au coma, voire à la mort, si les symptômes ne sont pas rapidement identifiés.

Des Alpes à l’Himalaya

L’an passé, des volontaires avaient déjà participé à un projet similaire sur le plus haut sommet suisse, au Mont-Rose, à 4,554 mètres d’altitude.

En 2005, 36 alpinistes, accompagnés de dix guides et quatre médecins, iront plus haut encore. Ils s’attaqueront au Muztagh Ata qui culmine à plus de 7000 mètres d’altitude.

«Les résultats des tests seront vraisemblablement très différents de ceux que nous avons réalisés dans les Alpes», estime le docteur Tobias Merz, l’un des responsables de l’expédition.

«La pression atmosphérique et le taux de saturation en oxygène dans le sang devraient nous fournir des données que nous ne pourrions pas obtenir à une altitude inférieure.»

L’altitude, principale difficulté

L’équipe de scientifiques étudiera également les effets du manque d’oxygène sur le cerveau, la respiration et le rythme cardiaque. Les tests se feront régulièrement à différentes altitudes jusqu’à ce que les alpinistes atteignent le sommet.

«Nous souhaitons qu’ils s’acclimatent progressivement pour ne pas mettre leur santé en danger», précise Tobias Merz.

Le parcours est relativement facile. Et, en cas de problème, les alpinistes peuvent aisément redescendre à skis. La principale difficulté se situe dans l’altitude elle-même.

«A 7000 mètres, tout devient pénible, explique le médecin. Cela demandera aussi de grands efforts aux chercheurs.» L’équipement technique, qui n’a jamais été testé à une telle altitude, pourrait également en souffrir.

Conditions de participation

L’expédition est prévue dans onze mois seulement, mais l’équipe médicale a déjà commencé à recruter des volontaires, prêts à passer un mois sur les pentes de la montagne chinoise.

«Cela nécessite une expérience de la montagne et une excellente condition physique, mais nous ne cherchons pas des experts en alpinisme», souligne Tobias Merz.

Les scientifiques souhaitent également emmener avec eux quelques patients qui ont souffert du mal d’altitude par le passé. Ainsi, ils pourront comparer les réactions de personnes qui présentent une prédisposition à celles qui n’en ont aucune.

Les participants seront soumis à toute une série d’examens – absolument pas douloureux, assurent les médecins – durant leur séjour à Muztagh Ata, mais aussi avant et après l’expédition, à Zurich.

Même si un mois peut sembler long, Tobias Merz promet que le temps passera très vite. «A cette altitude, tout se fait plus lentement. Ce n’est pas comme travailler dans un laboratoire, où tout est confortable et où on a une machine à café sous la main!»

swissinfo, Scott Capper
(Traduction: Alexandra Richard)

Sommet: Muztagh Ata
Altitude: 7,546 mètres
Situation: Chaîne du Kunlun Shan, Xinjiang, Chine
La crête se situe à 24km de la frontière entre la Chine et le Tadjikistan

– En 2005, une équipe de 36 alpinistes, 12 guides et médecins, s’attaquera au Muztagh Ata, en Chine. Objectif: étudier le mal d’altitude.

– Le sommet a été choisi en raison de son altitude (plus de 7000 mètres) et de sa relative accessibilité en termes techniques.

– Les chercheurs effectueront des tests sur des volontaires pour déterminer les effets d’un manque d’oxygène sur le cerveau, la respiration et le rythme cardiaque.

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