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Une mondialisation à visage humain

Quel est l'avenir du mouvement qui s'oppose à une globalisation sans limites? Le point, à l'issue du Forum économique mondial, de New York.

C’est plutôt au Forum de Porto Alegre que l’on s’attendrait à les rencontrer. Leurs préoccupations sont les problèmes sociaux, l’environnement. Et leur critique de l’attitude du monde économique et des gouvernements est bien souvent sévère.

Mais les représentants d’organisations non-gouvernementales (ONG) n’ont jamais été si nombreux à prendre part au Forum économique mondial. Cette année, à New York, ils étaient une centaine à côtoyer les hommes d’affaire et les ministres.

Un devoir civique

«Nous sommes obligés de venir au Forum, explique Peter Brey, de Terre des hommes, une ONG suisse. Ne pas venir, c’est comme ne pas aller voter et se plaindre du gouvernement qui est en place.»

Refuser de participer, c’est pourtant le choix fait cette année par Greenpeace. L’organisation écologiste est déçue, dit-elle, du manque de progrès concrets réalisés suite à de précédentes participations au Forum.

Comme Greenpeace, les représentants d’ONG ne se contentent pas de mots. Ils veulent qu’ils débouchent sur des faits.

Ed Mayo, de l’ONG britannique New Economics Foundation, est assez positif: «Il y a trois ans j’étais l’un des premiers représentants d’ONG à être invité. Et, depuis, j’ai perçu un réel changement. On est passé de la dispute, à un dialogue, parfois difficile, mais indéniable.»

Le 11 septembre a joué un rôle. C’est l’avis de Paola Ghillani, qui dirige Max Haavelar, une fondation spécialisée dans le commerce équitable. «On se dit, mais pourquoi autant de haine de la part de certaines régions du monde à l’égard du capitalisme? Probablement à cause des inégalités.»

Une prise de conscience

A en croire ses représentants, le mouvement antiglobalisation est promis à un bel avenir. «C’est un mouvement planétaire qui est devenu incontournable, rappelle Peter Brey. Il y a une prise de conscience. Quelque chose doit changer.»

Et d’ajouter: «lors de la manifestation qui s’est déroulée samedi à New York, il n’y avait pas seulement des jeunes, il y avait aussi des femmes en fourrure.»

Ces voix critiques refusent de plus en plus l’étiquette d’antimondialisation. «Il ne s’agit pas de savoir si l’on est pour ou contre, dit Peter Brey, mais de quel type de globalisation nous parlons.»

«Et là, conclut Peter Brey, tout le monde est plus ou moins d’accord: nous voulons une mondialisation éthique.» Autrement dit, une mondialisation à visage humain.

Pierre Gobet, envoyé spécial à New York

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