Walter Gehring, biologiste à la vocation précoce

Le lauréat suisse du Prix Balzan 2002 pour la biologie du développement a découvert sa vocation tout enfant.

Le professeur bâlois a à son actif d’importantes découvertes et a formé une équipe de brillants chercheurs.

Walter Gehring a découvert sa vocation tout enfant, à la faveur d’un cadeau original de son oncle: une boîte de chenilles qu’il a observées durant leur transformation.

Aujourd’hui âgé de 63 ans, Walter Gehring a à son actif d’importantes découvertes. En 1964, il observe la mutation d’un moucheron à fruit doté de deux petites pattes en lieu et place des antennes.

La biologie et la poésie

Le Bâlois baptise le phénomène «Nasobemia», en souvenir d’un poème de l’écrivain allemand Christian Morgenstern qui, dans un de ses «chants patibulaires» («Galgenlieder») imagine un animal qui marche sur le nez et l’appelle «Nasobäm».

En début de carrière, Walter Gehring se consacre notamment à la migration des oiseaux. Elève d’Ernst Handom, considéré un des plus grands biologistes contemporains, il dirige ensuite ses recherches vers le moucheron à fruit («Drosophilia melanogaster»).

Sa première découverte fondamentale remonte à 1984 et concerne la structure moléculaire des gènes de ce moucheron. En 1995, Walter Gehring identifie le gène qui contrôle le développement de l’oeil dans tous les organismes du règne animal.

Cette découverte a permis des expériences spectaculaires telles que la création de moucherons avec un oeil à la place des antennes ou de l’abdomen.

Dans son laboratoire du Biocentre de l’Université de Bâle, le professeur Gehring a formé de jeunes et brillants chercheurs. Certains d’entre eux ont obtenu le prix Nobel pour leurs recherches sur les gènes du développement.

swissinfo avec les agences