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Six marins suisses sur la «Route du café»

Stève Ravussin (à droite) et son frère Yvan lors de la Transat Jacques Vabre 2003. Keystone

Pour la septième fois en douze ans, la Transat Jacques Vabre a débuté ce week-end. Une fois de plus, les marins suisses répondent présents.

Surnommée «Route du Café», cette Transat en double est une étape de référence du monde vélique. Elle prend son envole du port français du Havre pour rejoindre Salvador de Bahia au Brésil.

Les 19 monocoques de la Transat ont pris de départ samedi à 15h00. Ils ont quitté le Havre dans une Manche balayée par les vents. Quant aux 16 multicoques, ils ont quitté le port dimanche à la même heure.

La belle aventure du café a débuté en 1993 avec un parcours qui emmenait alors les marins – en solitaire – jusqu’à Cartagena, en Colombie. Lors de la première édition, seuls treize bateaux avaient pris la mer.

Mais en douze ans, les choses ont bien changé. La course compte désormais plus de 30 embarcations de deux marins lors de chaque édition et son chemin s’est allongé jusqu’au Brésil (depuis 2001).

Au programme, l’Atlantique Nord, un petit passage par l’Equateur, l’attaque de l’Atlantique Sud et le fameux Pot-au-Noir pour un total de 4340 milles nautiques, couverts en un peu plus de dix jours pour les meilleurs.

Un peu d’histoire

Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, diverses courses au large invitent les voiliers à revisiter les grandes routes commerciales océaniques. Dans cette optique, la Transat Jacques Vabre ne fait rien d’autre que de «surfer» sur la tradition historique du café.

En effet, le café produit aux Caraïbes et en Amérique du Sud a été et reste, aujourd’hui encore, un des principaux produits du commerce transatlantique.

Selon le site Internet de la course, 95% de la production du café est même transporté par bateau. Et la ville du Havre doit à son statut de principal port d’importation du café d’être le point de départ de la compétition.

Six marins suisses au départ

Cette année, six marins suisses franchissent la ligne de départ pour tenter de humer, en premier, le parfum âcre du café brésilien à Salvador.

Les frères Stève et Yvan Ravussin forment un tandem totalement helvétique alors que Dominique Wavre, Bernard Stamm, Yvan Bourgnon et Dany Monnier ont tous choisi de former des tandems avec des navigateurs venus d’autres contrées.

Chacun d’entre eux se réjouit de la très bonne entente qui le lie à son coéquipier de fortune sur cette aventure. «Nous nous entendons à merveille pour ce qui est de naviguer. Nous n’en sommes d’ailleurs pas à notre premier essai ensemble», assure ainsi Bernard Stamm en parlant du skipper français Yann Eliès.

De son côté, et même sans jamais avoir navigué avec lui, Dominique Wavre écrit sur son site personnel que son association avec l’Anglais Mike Golding est porteuse d’espoir: «Mike est un grand marin que j’estime et avec qui je m’entends très bien. Cette Transat s’annonce sous les meilleures auspices».

Dany Monnier – businessman zurichois ayant pris une retraite anticipée pour vivre son hobby à fond – et le Franco-Suisse Yvan Bourgnon vivent une expérience semblable. Ils sont tous deux associés à des marins français.

Les frères Ravussin

Exception qui confirme la règle, les frères Ravussin n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont déjà partagé le même bateau à plusieurs reprises. 13ème en 2003, les Vaudois devraient pouvoir compter sur leur complicité pour terminer l’édition de la Transat Jacques Vabre sur le podium.

De plus, vainqueur en 2001 avec le Français Franck Cammas, le cadet de la famille Ravussin (Stève) connaît très bien cette épreuve.

«Une Transat reste un grand événement pour nous et la Jacques Vabre est très intéressante du fait de naviguer en double, et en fonction du tracé. Mon succès en 2001 reste un de mes plus beaux souvenirs de voile.»

Stève Ravussin se dit par ailleurs enthousiaste à l’idée de naviguer à nouveau avec son frère, avec lequel la confiance mutuelle est totale, un plaisir auquel s’ajoute cette année une préparation optimale.

swissinfo, Mathias Froidevaux

37 bateaux (74 concurrents dont six Suisses) sont annoncés au départ de la Transat Jacques Vabre 2005.
Quatre catégories: 50 et 60 pieds monocoques ou multicoques.
Une traversée de (Atlantique Nord, Equateur, Atlantique Sud, Pot-au-Noir) 4340 milles nautiques.
Une vitesse de 17 nœuds pour les multicoques et de près de 12 nœuds pour les monocoques.
Un peu plus d’une dizaine de jours de traversée pour les plus rapides (le record est de 11 jours 23 heures dix minutes et 41 secondes).

– Il s’agit de la septième édition de «l’aventure du café» qui fête ses douze ans d’existence (1993, 1995, 1997, 1999, 2001, 2003 et 2005).

– La course mène les marins du port français du Havre à celui de Salvador de Bahia au Brésil.

– Les six marins suisses à s’élancer dans l’aventure sont les frères Stève & Yvan Ravussin (ensemble), Bernard Stamm (avec le Français Yann Eliès), Dominique Wavre (avec le Britannique Mike Golding), Dany Monnier (avec le Français Pierre Dupuy) et le Franco-Suisse Yvan Bourgnon (avec le Français Charles Caudrelier).

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