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Il faut protéger les jeunes des médias de divertissement

Les jeux vidéo sont souvent basés sur la violence. Keystone

Pro Juventute lance une pétition en faveur d'une meilleure protection des jeunes contre la violence des médias dits de divertissement, comme les DVD, les jeux de console ou d'ordinateur.

Des limites d’âge contraignantes doivent être fixées par une autorité indépendante, exige la fondation de la protection de la jeunesse.

«L’industrie du divertissement ne doit plus pouvoir décider seule des limites d’âge. La Confédération et les cantons doivent créer à cet effet un service de certification national», demande la pétition «Stop à la violence sournoise» présentée jeudi à Berne.

Ce service indépendant sera chargé d’évaluer les logiciels de loisirs, comme les jeux sur ordinateur ou sour console, les vidéos et les films. Il fixera un âge limite contraignant et valable dans tout le pays.

La création d’un tel organe doit pallier les lacunes actuelles de la législation en matière de protection de la jeunesse, estime Pro Juventute. Car aujourd’hui, les limites d’âge reposent uniquement sur les auto-déclarations des fabricants et des commerçants. Et les diffuseurs peuvent tout à fait se soustraire à cette autoréglementation, qui n’a pas de caractère obligatoire.

Accès illimité à la violence

Au final, les jeunes ont un accès presque illimité et incontrôlé aux médias de divertissement présentant des contenus violents, regrette l’organisation. Avec pour conséquence une désensibilisation et une banalisation de cette violence.

Fixer des âges limite permettrait aux parents de mieux évaluer les contenus médiatiques, affirme Pro Juventute. Les jeux virtuels et autres médias évoluent si vite et l’offre est telle qu’il leur est aujourd’hui quasiment impossible de savoir ce que leurs enfants voient au moyen de leurs téléphones portables, leurs téléviseurs ou leurs ordinateurs.

Limiter l’accès aux médias dont le contenu est violent ne suffit toutefois pas, selon la fondation. La Confédération et les cantons sont également priés de promouvoir l’éducation aux médias afin que les jeunes et les parents puissent en gérer la consommation. Idéalement, il faudrait aussi promouvoir les médias de qualité dont le contenu peut être enrichissant.

Fossé numérique

Chiffres à l’appui, Pro Juventute rappelle qu’un fossé numérique sépare les générations. Guidés par l’envie de se divertir, le besoin de s’informer et surtout l’ennui, les enfants passent de plus en plus de temps dans des mondes virtuels sans que les parents puissent exercer un contrôle.

Ainsi, selon une étude de l’Union européenne, près d’un enfant sur deux, de 6 à 13 ans, possède son propre téléviseur; 81% utilisent l’ordinateur et plus de la moitié ont déjà surfé sur Internet. Plus d’un tiers d’entre eux ont déjà chatté.

swissinfo et les agences

Pro Juventute s’engage pour que les besoins et les droits des enfants soit respectés en Suisse. Elle alloue des aides sociales dans les cas de détresse et favorise le développement personnel des enfants et des adolescents.

Pro Juventute se base sur la Convention des Nations Unies des droits de l’enfant de 1989.

Fondation active en Suisse, Pro Juventute est privée, politiquement indépendante et neutre du point de vue confessionnel. Elle célébrera ses cent ans d’existence en 2012.

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