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Les hôpitaux suisses se donnent des bonnes notes

Charles Favre, président de H+, a présenté jeudi le secteur hospitalier sous son meilleur jour. Keystone

La qualité médicale des hôpitaux et des cliniques suisses est élevée selon les indicateurs internationaux. C'est en tout cas l'avis de H+, l'association faîtière de la branche.

H+ va par ailleurs lancer un nouveau label de qualité. L’association répond ainsi aux critiques récemment émises dans une étude du site comparateur comparis.

Une liste comparative des hôpitaux sera publiée dès 2010, promet l’Association suisse des hôpitaux H+. A terme, le patient devrait être en mesure de choisir un hôpital sur la base d’une quinzaine de critères de qualité et de sécurité.

Pour l’heure, même si les hôpitaux et d’autres organismes se livrent à des études internes, il n’existe pas de base unifiée de données qui permette de comparer et de juger les soins prodigués dans les hôpitaux.

Label de qualité

H+ entend lancer le label «H+Qualité» pour les hôpitaux, cliniques et établissements de soins de longue durée. Ce label mettait en évidence les efforts réalisés pour fournir des prestations de qualité.

Les «notes» obtenues par les divers établissements seraient publiées. L’objectif du label est de créer la transparence et de fournir des éléments de comparaison. L’association diffusera l’an prochain des recommandations en même temps qu’elle évaluera les prestations des hôpitaux.

Pour Dominique Sprumont, professeur en droit de la santé à l’Université de Neuchâtel, l’idée d’un label de qualité dans le domaine hospitalier n’est pas nouvelle, mais sa mise en oeuvre a été réactivé par l’étude de Comparis publiée mardi.

Mettre fin aux soupçons

Celle-ci dressait un tableau sombre de la qualité des soins prodigués en Suisse. Selon Comparis, un patient sur neuf dénonce une infection nosocomiale, un sur quatre une erreur et un sur cinq une ré-hospitalisation imprévue.

Pour donner un autre éclairage sur la réalité hospitalière, Charles Favre, député et président de H+ a cité une étude comparative de l’OCDE sur la mortalité jeudi devant la presse.

Elle montre qu’avec une espérance de vie de 81,7 ans, les Suisses arrivent en deuxième position derrière les Islandais. La Suisse enregistre aussi le score le plus bas d’attaque cérébrale avec 34 cas pour 100’000 habitants. Enfin, la santé de 86 % des Helvètes est qualifiée de bonne à très bonne, ce qui la place là aussi en tête de peloton.

«Autant nous saluons la première enquête de comparis sur la satisfaction des patients, publiée début août, autant nous sommes dubitatifs sur l’objectivité des patients sur des questions d’ordre médical», a relevé Charles Favre. La satisfaction des patients fera d’ailleurs partie des critères retenus pour classer les hôpitaux.

«Avant de parler de transparence et d’évaluation, il nous faut des données fiables. Cela est vrai pour la Suisse comme pour les autres pays», explique pour sa part Dominique Sprumont. Il relève que les outils destinés à évaluer la qualité des soins et la relation entre le coût et l’efficience sont encore trop peu perfectionnés.

swissinfo avec les agences

En tant qu’employeur, la branche hospitalière équivaut au secteur agricole ou financier en Suisse, révèle une étude de la société BAK Basel Economics, réalisée sur mandat de H+.

Le secteur hospitalier occupe 177’100 personnes, soit 4% de la population active en Suisse. Il verse environ 12 milliards de francs de salaire par an à ses collaborateurs.

En terme de valeur ajoutée, le secteur pèse le même poids que l’hôtellerie. La valeur ajoutée directe se montait à environ 9,9 milliards en 2005, ce qui correspond à une contribution au produit intérieur brut d’un peu plus de 2%.

La branche a aussi un effet indirect sur l’économie. Par exemple, elle dépense environ 300 millions de francs chaque année pour l’achat de denrées alimentaires et environ 500 millions pour les frais d’entretien et de réparation.

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