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Tour de Suisse: la fête malgré le dopage

Comme en 2004, le peloton gravira le Col du Susten. Keystone

Le carrousel du dopage a beau tourner de plus en plus vite, le public continue à acclamer les stars du cyclisme. Comme il va le faire dès ce samedi, sur le Tour de Suisse.

Aitor Gonzalez et Jan Ullrich, vainqueurs des deux dernières éditions ne seront pas au départ à Olten. Retirés du circuit pour cause de… dopage.

Derrière la question de savoir qui franchira la ligne d’arrivée en vainqueur le 24 juin à Berne s’en profile une autre: ce vainqueur n’aura-t-il pas ensuite affaire aux autorités anti-dopage ?

Jan Ullrich, vainqueur en 2006, est impliqué dans l’affaire de dopage sanguin Puerto, en Espagne. Il a rangé son vélo en février. Et son prédécesseur, Aitor Gonzalez, est suspendu pour deux ans pour usage de stéroïdes.

Et ils ne sont pas les seuls: Floyd Landis et Ivan Basso, vainqueurs du Tour de France et du Giro d’Italia 2006, sont tous deux impliqués dans des affaires de dopage.

On en meurt même parfois

Face à cette curieuse génération de champions, Armin Meier, directeur du TdS, n’est certes pas dans une position enviable. Ancien coureur de Festina, il avait admis, en 1998, avoir eu recours aux produits dopants, comme la plupart de ses coéquipiers de l’époque, parmi lesquels Alex Zülle ou Laurent Dufaux.

Et ce n’est pas tout: à la fin mai, toute une série d’anciens de l’équipe Deutsche Telekom ont avoué avoir pris de l’EPO. Et en plein Giro, ont apprenait la tentative de suicide de Frank Vandenbroucke. Rongé par les drogues et la dépression, le Belge de 33 ans ne voyait plus d’autre issue.

D’autres ne s’en sont pas sortis. Comme Marco Pantani, le ‘pirate’, tué à 34 ans par la cocaïne. Ou José Maria Jimenez, emporté par une crise cardiaque à 32 ans.

Un vainqueur ‘clean’, c’est possible ?

Mais rien de tout cela n’empêchera les fans de se masser au long des routes suisses dès samedi. Armin Meier en est convaincu: «le Tour de Suisse sera cette année encore un énorme succès public».

Pour lui, un coureur peut parfaitement gagner cette course en neuf jours sans ‘turbo’ chimique. Même avec ses trois étapes de montagne. Par contre, le directeur du TdS a de sérieux doutes quant au Tour de France.

Ou alors, il faudrait réduire la Grande Boucle. Car les pressions physiques et mentales pour gagner une course de trois semaines sont simplement trop fortes pour un organisme non dopé.

Victoires d’étape en vue

Quoi qu’il en soit, aucun grand favori ne se profile pour ce TdS.
Parmi les noms les plus cités figurent ceux d’Andreas Klöden, Michael Rogers, Carlos Sastre, Fränk Schleck, Jaroslaw Popowitsch et Damiano Cunego.

Quant aux Suisses, s’ils ne peuvent pas espérer briller au classement général, le champion du monde du contre-la-montre Fabian Cancellara a de sérieuses cartes à jouer lors du prologue et de la dernière étape. Et Martin Elmiger, Michael Albasini ou Gregory Rast peuvent eux aussi viser une victoire d’étape.

swissinfo, Renat Künzi
(traduction de l’allemand: Marc-André Miserez)

Départ le 16 juin (prologue à Olten), arrivée le 24 juin (contre-la-montre à Berne).

Neuf étapes, dont trois de montagne, avec passage (entre autres) aux cols de la Flüela, du Lukmanier, du Nufenen, de la Furka, du Grimsel et du Susten. Longueur totale: 1252 kilomètres.

Avec l’athlétisme et le ski nordique, le cyclisme fait partie des sports les plus touchés par le dopage.

Le problème est que les méthodes des dopeurs ont souvent plusieurs tours d’avance sur celles des instances chargées de les attraper. Lesquelles manquent par ailleurs de moyens financiers.

La plupart des substances interdites sont des médicaments. Parmi lesquels:
– l’EPO, qui stimule la production de globules rouges, importants pour l’oxygénation du sang
– les hormones de croissance, la testostérone ou les stéroïdes, qui augmentent la masse musculaire
– l’insuline, qui stimule la performance en régulant le taux de sucre dans le sang
– sans oublier les méthodes de dopage par transfusion sanguine, qui font aussi monter le taux de globules rouges.

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