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Les Bâlois, rois de la petite reine!

Vélo horizontal, vélo vertical, au choix. swissinfo.ch

Depuis quelques jours, le parking à vélos de la gare de Bâle – le plus grand de Suisse – est équipé en «ascenseurs» à vélos. Reportage.

Il faut dire que la Suisse – alémanique en particulier – cherche à privilégier de plus en plus ce moyen de transport pratique et écologique.

Le jeune homme est pensif. Appuyé sur son vélo manifestement d’assez haut de gamme, Reinhold, c’est son nom, lit les tarifs du parking payant de la gare de Bâle.

Il lui en coûtera 1 franc pour la journée. «Mais je ne voudrais le laisser qu’une ou deux heures», réfléchit-il. D’où sa décision d’essayer les nouveaux «Velolifte» – ou «ascenseurs à vélo» installés depuis quelques jours dans la partie gratuite du parking souterrain.

L’appellation est trompeuse. Le dispositif permet bien une ascension, mais il faudrait plutôt la nommer bascule.

La force est conservée

Un geste pour soulever la roue de devant et la placer dans le crochet coulissant verticalement, puis Reinhold tire sur un levier – «qui emmagasine la force nécessaire dans un cylindre et la restitue au moment du décrochage», selon l’explication officielle – et voilà le vélo qui glisse le long de la paroi pour se placer à la verticale.

«Super, c’est facile, le vélo ne peut pas tomber ni être endommagé par les vélos voisins comme c’est le cas au sol», se réjouit Reinhold, convaincu.

Déjà très fière d’avoir, avec bientôt 3000 places de parking pour vélos à la gare, la plus grande infrastructure du genre en Suisse, Bâle s’enorgueillit aussi d’y avoir consacré suffisamment de moyens financiers.

«Quelle ville a été d’accord de dépenser, en collaboration avec des partenaires comme les CFF, 13 millions de francs pour le vélo, seulement autour de la gare?» demande Dejan Despotovic, directeur de projet auprès du Département cantonal des travaux publics de Bâle-Ville. Le nombre de places de parking a ainsi triplé en 5 ans et les dépôts «sauvages» ont nettement diminué.

Encore huit millions jusqu’en 2010

Et ce n’est pas terminé. Le Grand conseil a adopté en décembre dernier un nouveau crédit-cadre de 8 millions de francs pour des mesures à effectuer en faveur des deux-roues – dans toute la ville – jusqu’en 2010.

Les travaux actuels qui, outre 130 «ascenseurs», comptent aussi des parkings à deux étages pour vélos tels qu’on en voit déjà à Bienne et Berne notamment, sont devisés à quelque 250’000 francs.

En cette mi-juin, il reste peu de places de libres dans la «velostation» de Bâle – selon le néologisme que l’association Pro Velo aimerait aussi utiliser en français – un parking dont les couloirs aux couleurs douces respirent l’ordre et la propreté.

De nombreuses cyclistes féminines essayent tant bien que mal de trouver un espace entre les rangées «normales», ne s’intéressant pas aux ascenseurs, dont il reste pourtant quelques exemplaires de libres.

Scepticisme féminin

«Ça va plus vite comme ça», dit Karin. Pour Sarah, «il est étonnant que les ‘lift’ aient eu un tel succès dès le premier jour, «moi j’ai l’impression que c’est compliqué». «Je suis trop petite pour placer mon vélo à ce crochet haut perché», se plaint Caroline, qui trouve d’ailleurs le système «débile».

Martin Eggel, qui habite Berne et travaille à Bâle, utilisant un vélo dans chaque ville, a lui aussi d’abord cru qu’il fallait porter son vélo. «J’ai compris à la deuxième tentative que le crochet descendait, explique-t-il. Cela fonctionne très bien. De manière générale, le parking à vélos de Bâle est de toute façon très bien, beaucoup mieux qu’à Berne, qui manque de place.»

Le manque de place est d’ailleurs le problème numéro 1 des cyclistes et des gares en Suisse. «Les lieux sont revendiqués par les taxis, les piétons, les transports publics, explique Sebastian Stryker de Pro Velo Suisse. Il faut trouver des compromis.»

A Bâle, pendant que les cyclistes ont le choix entre places payantes, armoires fermées à vélo, places gratuites horizontales et verticales, on se prépare à créer en ville, promet Dejan Despotovic, de véritables «autoroutes à vélo». Ils ont de la chance, les cyclistes bâlois!

swissinfo, Ariane Gigon Bormann à Bâle

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