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Stop au démantèlement social

Environ 1500 manifestants ont défilé dimanche à travers les rues de Berne. Keystone

Le 1er Mai a été l’occasion de plaider pour la justice sociale et de fustiger le dumping salarial ainsi que les salaires exorbitants des grands patrons.

Environ 12’000 personnes ont manifesté calmement dans les villes suisses, malgré deux rassemblements non autorisés à Aarau et Lucerne.

A Zurich, la fête du travail a mobilisé quelque 4000 personnes, comme l’année dernière. Le cortège et le rassemblement dans le quartier populaire du «Kreis 4» s’est déroulé sans heurts, même si quelques jeunes du bloc révolutionnaire «Schwarz Block» se sont mélangés de façon isolée aux manifestants et allumé quelques pétards.

Les orateurs ont mis l’économie à l’index. A Winterthour puis à Zurich, le président du Syndicat de la communication et député socialiste Christian Levrat a critiqué les excès des patrons de l’économie et lancé un appel à l’unité et la résistance. «Aujourd’hui, la lutte des classes est le fait des managers surpayés», a dit le Fribourgeois.

A Genève, environ 500 personnes ont défilé pour «la justice sociale et la solidarité sans frontières». Les manifestants demandaient la régularisation des sans-papiers, l’égalité entre femmes et hommes et un droit du travail protégant tous les salariés. Ils se sont aussi élevés contre les atteintes aux droits des chômeurs et le démantèlement du service public.

«Bombe à retardement»

Emblématique dans la lutte syndicale, un rassemblement de 200 personnes a eu lieu devant l’usine Swissmetal Boillat à Reconvilier, dans le Jura bernois. Elles entendaient rendre hommage au personnel qui avait observé une grève de dix jours en novembre dernier.

Dans le canton de Vaud, les syndicats ont renoncé à un cortège, préférant donner la priorité à une fête populaire à Renens. Plus de 300 personnes se sont rassemblées pour écouter les discours.

Ainsi, des employés de Veillon, Filtrona et Baumgartner Papiers ont dénoncé les délocalisations des unités de production.

A Bienne, le vice-président de l’Union syndicale suisse (USS) Vasco Pedrina et la cheffe du groupe socialiste au parlement Hildegard Fässler ont qualifié le fossé croissant entre petits et hauts revenus de «bombe à retardement». Ils ont appelé à une plus grande justice sociale.

Etat social en péril

Les orateurs de Berne, dont le maire Alexander Tschäppät (socialiste), ont eux aussi fustigé les salaires exorbitants des hauts dirigeants d’entreprises helvétiques. Environ 1500 manifestants ont défilé à travers la ville fédérale.

Samedi, le président du PS Hans-Jürg Fehr et l’ancien ministre fédéral Otto Stich avaient déjà critiqué à Thoune et à Interlaken les salaires des hauts dirigeants d’entreprises.

A Bâle, la lutte contre le dumping salarial était au centre du discours de la présidente du Syndicat des services publics (SSP), la députée socialiste Christine Goll (Zurich), prononcé devant 1500 personnes. La politicienne a exigé des mesures contre la politique des bas salaires, contre les atteintes à l’Etat social en Suisse et la fiscalité favorisant les riches.

A Schaffhouse, Serge Gaillard, secrétaire de l’USS a appelé à continuer la lutte contre le démantèlement de l’Etat social. A Manno, au Tessin, le député démocrate-chrétien Meinrado Robbiani secrétaire de la Confédération des syndicats chrétiens de Suisse (CSC) a qualifié le contrat collectif de travail d’«instrument crucial et indispensable pour la défense des travailleurs».

Initiative populaire

Dans une ambiance estivale et bon enfant, 300 personnes à La Chaux-de-Fonds et autant à Neuchâtel ont défilé sous la bannière des organisations syndicales samedi déjà.

Parmi les drapeaux brandis par les manifestants flottaient des ballons blancs portant l’inscription «1er mai férié». Les syndicats ont en effet lancé une initiative populaire pour une fête du travail chômée dans le canton.

Le beau temps et la chaleur estivale ont également égayé le cortège en ville de Fribourg. A l’autre bout de la Suisse, à Saint-Gall, quelque 300 personnes ont écouté des allocutions pour le congé dominical et contre l’ouverture des magasins le dimanche.

Nationalistes indésirables

Deux rassemblements non autorisés ont défrayé la chronique à Aarau et à Lucerne. Une centaine de jeunes extrémistes de droite, qui ont utilisé cette manifestation réservée jusqu’ici à la gauche syndicale, ont essayé sans succès de perturber les festivités samedi dans le canton d’Argovie.

Un jeune négationniste a en outre été arrêté après avoir prononcé un discours antisémite.

Dimanche à Lucerne, quelque 100 manifestants encerclés par d’impressionnantes forces de police sur le pont du lac à Lucerne durant une heure ont réussi à percer le blocus.

La manifestation était organisée par le «réseau antifaciste suprarégional», pour protester contre l’interdiction de manifester prononcée à l’encontre du Parti des Suisses nationalistes (PNOS), pour des raisons de sécurité.

Vingt-cinq personnes ont été arrêtées et il n’a pas eu de dégâts, a précisé la police.

swissinfo et les agences

Des manifestations syndicales ont été organisées, samedi après-midi et dimanche matin, dans plusieurs villes suisses, notamment Berne, Bâle, Zurich, Thoune, Olten, Bienne, Aarau, Einsiedeln, Genève, Sion, Fribourg, Reconvilier, Renens ou La Chaux-de-Fonds, rassemblant dans les 12’000 personnes en tout.
La fête a mobilisé 6000 personnes entre Zurich, Berne et Bâle.

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