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Suisse et développement durable: plaidoyer pour des actions novatrices

David Syz , Secrétaire d'Etat suisse à l'économie. (Archive Keystone). Keystone Archive

Une importante délégation suisse participe ces jours-ci à New York à la session annuelle de la Commission pour le développement durable. Le thème central en est l'énergie. Mais, en coulisse, c'est l'avenir du Protocole de Kyoto qui occupe d'abord les esprits.

C’est dans la foulée du Sommet de la Terre à Rio, en 1992, qu’a été créée la Commission pour le développement durable. Sa tâche est à la fois simple et ambitieuse puisqu’il lui revient de veiller à ce que les bonnes résolutions du fameux Agenda 21 soient mises en pratique.

Au menu, cette année, le thème de l’énergie, «l’une des ressources de base sans lesquelles il est impossible d’atteindre le bien-être, la sécurité et l’indépendance», comme l’a rappelé jeudi en réunion ministérielle le chef de la délégation suisse, David Syz, Secrétaire d’État à l’économie.

Mais la réalité est incontournable: deux milliards de personnes sur la planète n’ont pas accès à l’électricité ni à d’autres formes d’énergie commerciale et sont donc contraintes de trouver elles-mêmes les solutions quotidiennes.

Dans son intervention, David Syz a d’abord relevé un impératif: ce genre de défi appelle des mesures rapides, fermes et concrètes. Et insisté ensuite sur quelques principes comme l’utilisation des ressources locales d’énergie renouvelable, la règle du pollueur-payeur, la lutte contre le gaspillage d’énergie et le rôle du secteur privé dans l’investissement énergétique.

Quant aux États, qui doivent «garantir le bon fonctionnement des marchés de l’énergie», ils ont également la responsabilité d’apporter le soutien technique et financier dont ont besoin les pays en développement ou en transition.

David Syz a expliqué à ce propos comment la Suisse participe par exemple à des projets d’efficacité énergétique en Europe de l’Est. Lors de son séjour à New York, il devait également annoncer une contribution suisse de sept millions et demi de francs en faveur d’un fonds commun pour l’énergie solaire.

Mais les préoccupations des nombreux ministres présents à New York sont manifestement branchées sur un autre thème d’actualité, à savoir la position américaine sur le Protocole de Kyoto. On sait que George Bush a semé un vent de controverse sur tous les continents en annonçant, il y a quelques semaines, que les États-Unis refuseraient d’imposer à leurs industries des normes limitant leurs rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère.

Les protestations officielles se sont alors multipliées, y compris du côté suisse. La semaine dernière, le Président de la Confédération, Moritz Leuenberger avait écrit directement à George Bush pour lui demander de revoir sa position.

Ces messages, les Américains les ont reçus «cinq sur cinq», nous dit David Syz, qui regrette cependant que Washington n’ait pas jusqu’à présent présenté d’autre alternative à ces propositions de lutte contre le réchauffement climatique. «Nous allons continuer les discussions, la question étant de savoir comment il est possible d’équilibrer ce protocole pour que tout le monde y trouve un peu son compte tout en ne le mettant pas en danger».

Le week-end s’annonce chaud à New-York. Jan Pronk, le ministre néerlandais de l’environnement, y organise une rencontre ministérielle informelle, c’est-à-dire hors programme et à huis clos. Après l’échec de la Conférence qu’il présidait à La Haye en novembre dernier, c’est à lui qu’incombe encore et toujours la mission de sauver le Protocole de Kyoto. Le rendez-vous décisif aura lieu en juillet à Bonn. Il ne lui reste donc que fort peu de temps pour tenter de raccommoder ce qui peut encore l’être.

Bernard Weissbrodt

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