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Swiss Cycling: l’état des lieux de la relève

Le Fribourgeois Yvan Girard, entraîneur national, est optimiste. Après un trou de 3-4 ans, la sortie du tunnel est proche pour le secteur junior.

Le Russe Dimitri Kozontchouk a remporté le 34e Tour du Pays de Vaud, une course internationale par étapes pour juniors. Epreuve au cours de laquelle les Suisses se sont mis en évidence.

Le Bernois Manuel Rhyn a ainsi remporté le prologue et le Montreusien Steve Bovey l’étape de montagne. Premier Suisse du classement général, le Zurichois Pascal-Dario Zaugg a accédé à la troisième place du podium. Qui plus est, la Suisse remporte le classement par équipes.

Ce Tour du Pays de Vaud a été l’occasion de dresser l’état des lieux de la relève du cyclisme suisse au niveau des juniors. Entraîneur national depuis six ans, le Fribourgeois Yvan Girard (35 ans) occupe la fonction à côté de sa profession à plein temps d’enseignant.

Un trou qui s’explique

«Depuis trois ou quatre ans, après le passage de Cancellara chez les amateurs (NDLR: aujourd’hui il est professionnel chez Mapei), nous avons eu un trou. Ce fut même la galère. Toutefois, j’ai bon espoir de retrouver notre compétitivité la saison prochaine, voire cette année déjà», expose cet ancien amateur élite.

Dès lors, quelles sont les raisons de ce trou? «La roue tourne. Mais il faut le reconnaître: on n’a rien fait pour la relève. On n’a pas attribué les moyens financiers nécessaires au secteur junior. Il faut toutefois le préciser: cette débâcle n’est pas à mettre au compte de la crise traversée par Swiss Cycling avant l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante et la mise en place d’une nouvelle structure».

Aujourd’hui, Swiss Cycling est toujours à la recherche de finances lui permettant d’établir un budget de fonctionnant répondant aux critères d’une grande fédération. Il a encore dû restreindre son budget. Pour l’équipe nationale des juniors (12 coureurs) il est à hauteur de 23 000 francs, le défraiement du Fribourgeois compris.

«Comparativement aux pays qui nous entourent, c’est dérisoire. Il est cinq à fois huit inférieur… Avec cette somme, je dois indemniser les masseurs, les mécaniciens, assurer les fais de déplacements et d’intendance», souligne Girard.

Or, mis à part le directeur technique Jean-Claude Leclercq et le chef de la formation Frank Hofer, la fédération ne compte aucun entraîneur professionnel. Et ce contrairement aux autres nations.

L’école du VTT

Quant à la concurrence d’autres sports, elle entrave le recrutement de jeunes coureurs. «Elle joue un rôle important, explique Yvan Girard. Les autres sports proposent mieux. A nous de trouver le bon créneau, les subtilités pour les attirer. Ce n’est pas évident. Toutefois, les jeunes qui pratiquent le vélo au niveau des loisirs ne manquent pas…»

Reste l’attrait du VTT. «Ce n’est pas une concurrence. Au départ, c’est un bon moyen d’approcher le vélo. C’est une bonne école pour acquérir de la sûreté, poursuit le Fribourgeois. On constate que nombre de jeunes partis sur le VTT reviennent à la route»

Quant à l’avenir, Yvan Girard est optimiste: «Même si nos résultats ne sont pas encore géniaux au niveau international, j’ai bon espoir. Preuve en est ceux obtenus au Tour du Pays de Vaud. Il y a des jeunes qui en veulent.

«Ils ont une bonne mentalité, poursuit-il. Tous travaillent à 100%. Ils suivent un apprentissage ou des études. Et ce contrairement aux autres pays, où, la plupart du temps, ils sont déjà professionnels.»

Quant aux objectifs de l’entraîneur national, ils sont centrés sur deux axes: donner à ses jeunes la possibilité de pratiquer leur sport à l’étranger, afin qu’ils puissent se comparer au niveau international et leur permettre d’apprendre le «métier» dans les meilleures conditions possibles. «Les résultats passent après», conclut Yvan Girard.

swissinfo/Pierre-Henri Bonvin, Moudon

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