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Swissair-Sabena: victoire judiciaire des pilotes belges

La direction de Sabena affirme n'avoir rien à cacher. Keystone

Un expert judiciaire se penchera sur les relations entre Sabena et SAirGroup lors des cinq derniers exercices. C'est la victoire obtenue - sauf éventuel appel de la part de la compagnie belge - par trois pilotes actionnaires de Sabena.

Tombée juste avant le début de l’assemblée générale de SAirGroup à Kloten, la décision du Tribunal de commerce de Bruxelles constitue une surprise de taille. Elle est plutôt désagréable pour Sabena. Pour Wilfried Remans, porte-parole de la compagnie, l’expertise reviendra à «répéter ce qui a déjà été fait», autrement dit à «une perte de temps et d’énergie».

Surpris, les pilotes actionnaires et leur association le sont également, eux qui jugent «un petit peu inespérée» la désignation de l’expert. Selon Pierre Ghyoot, secrétaire général de l’association des pilotes, il s’agit de «prouver que Sabena est viable, contrairement à l’impression que donne la présentation de sa situation par ses dirigeants et ceux de SAirGroup». Les pilotes disent vouloir rétablir l’attrait de Sabena pour les investisseurs, afin que «la fiancée soit plus belle».

Le Tribunal a déclaré leur requête «fondée». Il donne une grande latitude d’investigation à l’expert désigné: celui-ci devra étudier les bilans et documents de Sabena, mais aussi d’AMP, la société chargée de la gestion commerciale de Sabena et Swissair, «et/ou de SAirGroup».

La décision du Tribunal mentionne explicitement certaines interrogations des pilotes. Notamment: «de quelle manière SAirGroup a-t-il pu imposer à Sabena l’achat de 34 Airbus contre l’avis du secrétaire général de la Sabena qui estimait que 17 avions suffiraient à satisfaire les besoins de la société?» Ou encore: «comment se fait-il que, depuis l’arrivée de SAirGroup chez Sabena, le coût des services et biens fournis par des tiers a quasiment doublé?»

Ces questions montrent que le Tribunal de commerce prend au sérieux les soupçons des pilotes. Ou qu’il les juge, en tout cas, suffisamment plausibles pour exiger une enquête qui pourra durer six mois. La direction de Sabena «évalue la possibilité d’aller en appel». Même si elle prétend n’avoir «rien à cacher».

Thierry Zweifel, Bruxelles

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