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Taesch victime de la fonte des neiges

Septante-cinq habitants n'ont toujours pas pu regagner leur domicile. Keystone

Subitement sorti de son lit, le torrent qui traverse Taesch a déversé plusieurs mètres cubes de boues et de gravats dans le village haut-valaisan, dans la nuit de lundi à mardi. Une partie des habitants a été évacuée. Mais aucun blessé n'est à déplorer.

Pour l’heure, Taesch tente de parer au plus pressé. Des travaux visant à déblayer le lit du torrent ont été entamés. La région est désormais sécurisée. Mais 75 habitants, parmi les 850 que compte la commune, n’ont toujours pas pu regagner leur domicile. Une vingtaine de maisons, au moins, ont été endommagées.

C’est le lac de Weingartensee, situé à 3060 mètres d’altitude, qui est à l’origine de la catastrophe. La couche de glace et de neige qui recouvrait sa surface s’est, en effet, affaissée provocant un important flux d’eau.

«Un vol en hélicoptère nous a permis de constater que la couche de glace était fissurée tout autour du lac, explique Pierre Martin Moulin, porte-parole de la police cantonale valaisanne. Nous supposons que, tel un couvercle, la masse de glace s’est lourdement affaissée dans l’eau, en provoquant le débordement et la crue du torrent.»

Pour tenter d’expliquer la catastrophe, certains accusent la chaleur et la fonte des neiges. Toutefois, à cette période de l’année, à plus de 3000 mètres d’altitude, les conditions sont encore hivernales.

«Cette catastrophe était totalement imprévisible», affirme Jean-Daniel Rouiller, géologue cantonal du canton du Valais. En 1993, c’est vrai, des laves torrentielles s’étaient déjà déversées sur le village, provoquant également d’importants dégâts. Mais, il faisait plus chaud. C’était en septembre.»

Et le géologue cantonal de souligner que, dans la région, les fortes pluies, associées à la fonte du permafrost, peuvent entraîner des situations de crise. «Mais, précise Jean-Daniel Rouiller, pas avant la fin de l’été.»

Le débordement du lac de Weingarten étonne donc les spécialistes. En revanche, pas la crue du Taeschbach et les quelque 5000 mètres cubes de débris que le torrent a entraîné dans sa course.

«On sait que l’exutoire, qui permet de canaliser le surplus d’eau et de stocker les débris et les sédiments, est trop petit par rapport au débit du cours d’eau, admet Jean-Daniel Rouiller. On arrive au terme d’une étude qui nous permettra de planifier les travaux d’agrandissement de cet éxutoire. Mais, compte tenu du relief du terrain, ces travaux seront particulièrement complexes.»

Pour autant, la commune de Taesch ne pourra pas faire l’économie de tels travaux. En effet, de par sa situation géographie, le village est considéré comme une zone à risque. Un important bassin versant situé en amont et la géologie particulièrement friable du terrain en font une parfaite cible pour les coulées de laves torrentielles.

Vanda Janka

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