Thomas Lüthi, le nouveau Suisse du paddock
Après cinq ans d'absence, la Suisse est à nouveau présente sur les circuits du Championnat du monde de motocyclisme grâce à Thomas Lüthi
Le jeune pilote bernois a débuté la saison avec une honorable neuvième place au Grand Prix de Suzuka.
Thomas Lüthi a découvert dimanche dernier le prestigieux circuit japonais de Suzuka en conquérant. Cinq ans après le retrait d’Oliver Petrucciani, un nouveau Suisse a bel et bien repris le flambeau.
A tout juste seize ans, le jeune Bernois de Linden a tout pour marcher dignement sur les traces de plusieurs pilotes suisses de renom tels que Philippe Coulon, Jacques Cornu, Eskil Suter ou encore Rolf Biland.
Neuvième à Suzuka à moins d’une demi-minute du vainqueur italien Stefano Perugini, Thomas Lüthi a donc confirmé d’entrée son statut de jeune prodige en terminant dans les points.
Comme à Estoril… mais…
Certes, le Bernois avait déjà connu pareil honneur à Estoril lors du troisième des sept Grand Prix auquel il avait pris part l’an dernier. Mais au Portugal, il avait bénéficié de plusieurs abandons de coureurs placés devant lui.
Cette fois, «Tom» a géré sa course en ‘vieux routinier’. La pluie ne l’a pas déstabilisé. Il a également su déjouer les nombreuses difficultés du circuit, responsables de plusieurs chutes.
Mais malgré son excellente prestation, le Bernois reste réaliste. «Je n’espère pas inscrire des points à chaque course. J’ai encore beaucoup à apprendre, je ne suis qu’au début de ma carrière», déclarait-il sur la grille de départ de la compétition nippone.
«Si quelqu’un m’avait dit, il y a un an, que je me retrouverais aujourd’hui dans cette situation et avec un aussi bon matériel, je l’aurais traité de fou!»
Le soutien de sponsors de poids
Contrairement à l’an dernier, Thomas Lüthi dispose désormais d’un matériel de pointe mis à disposition par le motoriste japonais Honda.
Un privilège qu’il partage avec cinq autres pilotes grâce au soutien financier que le fournisseur d’accès Internet suisse Bluewin accorde à son équipe «Team Elite Grand Prix», dirigée par le Bâlois Daniel Epp.
«Nous ne voulons pas brûler les étapes. Thomas doit apprendre son métier pour sa première saison complète en évitant au maximum les blessures et les chutes», souligne Daniel Epp.
Thomas Lüthi en a connu des chutes. Comme celle qui lui a coûté le titre dans la catégorie du Championnat International Allemand (IDM) dans laquelle il s’est véritablement révélé.
Reste que les trois points marqués grâce à son fantastique neuvième rang de Suzuka pourrait aiguiser son appétit. Réponse à la fin du mois déjà (27 avril) lors du Grand Prix d’Afrique du Sud à Welkom.
swissinfo, Mathias Froidevaux
– L’an dernier, il s’était aligné à sept reprises en Championnat du monde et disputait dans le même temps le Championnat international allemand (IDM).
– Il est membre du Team Elit Grand Prix Racing – contrat de deux ans – du Bâlois Daniel Epp et dispose d’un matériel performant du motoriste japonais Honda (A-Kit pour un montant de 100’000 francs suisses).
– Le budget de la saison pour le jeune pilote suisse se monte à environ 300’000 francs suisses.
– Les frais de course et de formation scolaire de Thomas Lüthi sont pris en charge par Team Elit Grand Prix qui verse encore un salaire de 1000 francs suisses à son pilote (primes éventuelles non comprises).
Thomas Lüthi a terminé 9e de la première course du Championnat du monde de 125 cm3 qui s’est déroulée dimanche dernier à Suzuka au Japon.
Il est devenu l’an dernier le plus jeune pilote suisse de l’histoire à avoir disputé un Grand Prix de Championnat du monde (15 ans, 10 mois et 15 jours).
C’était le 21 juillet 2002 sur le circuit de Sachsenting en Allemagne (26e)
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