Touche pas à ma bagnole

La Suisse avait connu des dimanches sans voitures lors de la crise pétrolière de 1973. Keystone / Str

Les citoyens ont clairement refusé (62% des votants) l'initiative demandant l'interdiction du trafic automobile quatre dimanches par an.

Comme le gouvernement, ils ont estimé que cette mesure était inapplicable.

Lancée par les écologistes et soutenue par la gauche, l’«Initiative des dimanches» proposait une interdiction du trafic automobile un dimanche par saison, excepté pour les transports publics et les services d’urgences (par exemple les pompiers).

Les promoteurs de l’initiative insistaient surtout sur la valeur pédagogique de leur proposition: interdire le trafic motorisé privé aurait permis à la population de vivre différemment quatre jours par an. Renoncer aux véhicules aurait aussi permis de tester grandeur nature des formes de mobilité de substitution.

Trop de problèmes pratiques

Seulement voilà, comme de précédentes votations l’ont déjà montré à plusieurs reprises, les Suisses n’aiment pas que l’on touche à leur mobilité. C’est donc logiquement qu’ils ont balayé l’«Initiative des dimanches».

Par ailleurs, comme le gouvernement et la droite, ils ont considéré que l’interdiction du trafic quatre dimanches par an aurait posé trop de problèmes pratiques.

Premièrement, cette mesure aurait lésé de manière injustifiée les habitants des campagnes et des montagnes qui ne sont pas reliés aux transports publics ou, du moins, pas d’une manière suffisante.

Deuxièmement, le blocage du trafic routier aux postes-frontière aurait pu pousser les voisins de la Suisse à exercer des sanctions.

Enfin, une telle interdiction de circuler aurait été préjudiciable à l’économie du tourisme.

swissinfo, Olivier Pauchard