Très gros bénéfice pour les caisses de l’Etat
Depuis cinq ans dans les chiffres rouges, les comptes de la Confédération ont bouclé l'an dernier sur un excédent de 2,5 milliards de francs. Ce résultat dépasse de loin les prévisions.
Selon le ministère des finances (DFF), ce redressement est principalement dû à une «discipline rigoureuse des dépenses» et à une forte croissance des recettes fiscales en lien avec une conjoncture favorable.
Le résultat définitif annoncé mardi par le ministre des Finances Hans-Rudolf Merz n’a plus rien à voir avec les prévisions budgétaires pessimistes qui faisait état d’un déficit de 697 millions.
Au fil des mois, le Département fédéral des finances (DFF) n’a cessé de réviser les chiffres à la hausse. En novembre dernier, Hans-Rudolf Merz affichait déjà un sourire de circonstance.
Au vu du solde final engrangé, le ministre n’a pas pu s’empêcher de clamer sa «joie» face à ce «résultat extrêmement positif».
Et pas question de s’étendre sur les erreurs d’estimation, liées au taux de croissance trop pessimiste annoncé par les instituts de référence et à la volatilité de certaines rentrées fiscales, selon lui.
Recettes fiscales
Le compte financier 2006 présente finalement 54,9 milliards de recettes, alors que le budget ne tablait que sur 52,1 milliards. Précipitée par la reprise économique, l’embellie est due principalement aux rentrées fiscales. La TVA, l’impôt fédéral direct et l’impôt anticipé ont rapporté davantage que prévu.
Côté dépenses, la facture s’élève à 52,4 milliards au lieu des 52,7 milliards budgétés. Les dépenses n’ont augmenté que de 1 milliard par rapport à l’année précédente, tandis que le taux de croissance économique a atteint 3,9%.
Les deux programmes d’économie successifs, qui ont réduit les dépenses annuelles de quelque 5 milliards, commencent à porter leurs fruits. Sans ces coupes, les comptes de l’Etat seraient encore nettement dans le rouge, a relevé Hans-Rudolf Merz.
Maintenir le cap
Ce denier refuse de baisser la garde. «Quand tout va bien pour les finances, cela devient dangereux», a-t-il averti.
Le budget pour cette année prévoit un surplus de 918 millions. Il s’agira de maintenir ce cap également durant la période 2008 à 2010.
Des dépenses supplémentaires importantes sont déjà fixées, a rappelé le ministre. Les caisses de l’Etat devront débourser 2,6 milliards pour le fonds d’infrastructure routier, 1,4 milliard en raison de la péréquation financière et 900 millions pour la caisse de pension du personnel fédéral PUBLICA.
D’autres menaces pointent à l’horizon avec la demande de recapitalisation de la caisse de pension des CFF et l’endettement croissant de l’assurance invalidité (AI). Pour le ministre des finances, la liste des appétits à freiner est longue.
La pression va en tout cas demeurer sur le personnel de la Confédération. Les effectifs de l’administration ont reculé de 2,7% ou 914 postes à plein temps l’an dernier.
A fin décembre, la Confédération occupait 32’376 collaborateurs (équivalents plein temps). D’ici 2010, l’effectif devrait reculer encore pour se stabiliser à 30’500.
swissinfo et les agences
Les rentrées extraordinaires de 3,2 milliards réalisées par la vente d’actions de Swisscom – l’ancienne régie fédérale des télécommunications dont la Confédération est toujours actionnaire majoritaire – ne sont pas comprises dans les chiffres présentés mardi par le DFF.
Cette somme sera affecté au remboursement de la dette de la Confédération, qui devrait passer de 130 à quelque 125 milliards, selon le DFF.
2006: recettes 54,9, dépenses 52,4, excédent 2,5
2005: recettes 51,28, dépenses 51,4, déficit 0,12
2004: recettes 48,63, dépenses 50,29, déficit 1,66
2003: recettes 47,16, dépenses 49,96, déficit 2,8
2002: recettes 47,41, dépenses 50,72, déficit 3,32
2001: recettes 48,91, dépenses 50,22, déficit 1,31
2000: recettes 51,68, dépenses 47,13, excédent 4,55
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