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Transplantations d’organes: le donneur ou les proches devront consentir

L’attribution des organes devrait demeurer une compétence des centres de transplantations. Keystone

Le consentement de la personne décédée, ou de la famille proche, sera obligatoire pour prélever un organe. Ce modèle a été choisi par le Conseil fédéral mercredi, en vue de la future loi sur la transplantation. Les milieux médicaux restent critiques.

C’est la solution dite du «consentement au sens large» qui a été retenue par le gouvernement, a annoncé la conseillère fédérale Ruth Dreifuss. La procédure de consultation a été bien accueillie, selon la ministre, mettant en avant la volonté de tous de bien légiférer.

Dans les faits, le prélèvement d’un organe ne pourra se faire qu’en cas d’acceptation du donneur décédé, ou de l’accord de la famille proche. L’autre solution, dite «d’opposition au sens large» aurait permis un prélèvement d’organe sans refus explicite du donneur ou des proches.

En revanche, les autres discussions comme le recours aux embryons ou la xénotransplantation (greffe d’un organe animal), ont suscité le débat. Des solutions compatibles avec toutes les convictions religieuses doivent être trouvées, a relevé la ministre

De nombreuses voix s’élèvent, par exemple, contre l’utilisation de tissus ou de cellules issus d’un embryon humain. La bonne solution devra se discuter sans bloquer toute évolution de la science.

La xénotransplantation devra également être discutée, entre partisans de l’interdiction et ceux demandant un moratoire pour raison scientifique.

La procédure de consultation a également mis en avant la proposition de dons d’organes de personnes vivantes. A ce propos, le Conseil fédéral a renoncé au principe «de subsidiarité».

Avec ce principe, un prélèvement n’aurait été possible que si l’organe n’était pas disponible sur une personne décédée. Il est prouvé, en effet, qu’une transplantation entre vivants a plus de chance de réussir.

Pour conclure, une majorité des milieux consultés considère que l’attribution des organes doit demeurer une compétence des centres de transplantations. Cette compétence ne doit pas être centralisée, ajoute Ruth Dreifuss, mais le système choisi devra garantir une équité sur le plan national.

La nouvelle loi sur la transplantation vise à unifier des règles qui sont actuellement le ressort des cantons. Le projet final sera présenté au Parlement au second semestre 2001.

swissinfo et les agences.

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