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Un bon potentiel, mais des structures archaïques

En mars de l’année dernière, Sylvain Freiholz mettait un terme à sa carrière sportive après treize saisons en Coupe du monde.

Et riche d’une médaille de bronze aux championnats du monde – grand tremplin – de Trondheim en Norvège en 1997.

Douze mois plus tard, le Vaudois n’éprouve aucun regret quant à son choix. «Le saut à ski a longtemps été ma ligne de conduite», explique-t-il. «Aujourd’hui, je peux enfin me consacrer à ma vie familiale et professionnelle.»

Les ponts, il ne les a toutefois pas complètement coupés. «J’ai récemment collaboré avec la Télévision suisse romande (TSR) dans leurs studios de Genève lors des épreuves d’Engelberg et de Planica», dit-il. Mais cela s’arrête là.

«Il n’y a pas véritablement de débouchés dans le milieu du saut à ski suisse, que cela soit du côté du matériel ou de l’entraînement. En revanche, je me vois bien dans quelques années offrir en retour tout ce que mon club et ma région m’ont donné.»

Quand l’offre nuit à la performance

Membre de Swiss Ski pendant de longues années, le sportif du Brassus n’est guère surpris de la situation alarmante dans laquelle se trouve la Suisse, en tant que «pays de neige». «Nos instances dirigeantes ont une relation avec le sport d’élite totalement dépassée», analyse-t-il.

«Mais ce n’est pas une question de sport d’hiver ou d’été. Dans les deux cas, le potentiel est là mais structures sont archaïques! Seules une ou deux exceptions, comme Alinghi ou Roger Federer, arrivent à sortir véritablement du lot.»

Et le Vaudois de donner un second angle d’explication. «Il n’est pas surprenant que six ou sept Autrichiens soient régulièrement aux avant-postes en ski alpin. La relève autrichienne peut s’appuyer sur 30’000 à 40’000 jeunes. En Suisse, ils ne sont que 3000 à 4000.»

Avant de conclure: «Dans notre pays, l’offre en sport est énorme et c’est une chance en soi. Mais à force d’éparpiller les forces sur plusieurs chevaux de bataille, il est difficile de rivaliser avec les autres nations. N’oublions pas que nous ne sommes que sept millions d’habitants.»

swissinfo, Raphael Donzel

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