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Un guide dans la jungle des assurances sociales

Le guide devrait permettre aux institutions sociales de mieux orienter les gens. Keystone

En Suisse, 500'000 personnes vivent de l’aide sociale ou d’une rente invalidité. Mais dans le labyrinthe des assurances sociales, il est souvent très difficile de s’y retrouver.

Un manuel pour la collaboration inter-institutionnelle vient clarifier la situation.

Ces dernières années, le nombre d’allocations de rente invalidité (AI) a augmenté massivement. Ainsi que le taux de chômage (4%), constate la conseillère d’état fribourgeoise Ruth Lüthi.

Et avec la réduction du nombre de jours couverts par la nouvelle assurance chômage (LACI), de plus en plus de chômeurs en fin de droit atterrissent dans les services sociaux, selon la présidente de la Conférence suisse des directeurs cantonaux des affaires sociales.

Une spirale

Situation économique tendue et complexification du monde du travail contribuent à mettre sur la touche de plus en plus de personnes.

Résultat: de nombreux bénéficiaires des prestations sociales cumulent les problèmes de santé avec des problèmes sociaux et professionnels.

«On ne sait pas toujours si ces personnes n’ont pas d’emploi parce qu’elles sont malades ou si c’est l’inverse», explique Peter Burkhard, président de l’Association des offices suisses du travail. Difficile dès lors de savoir vers quelle assurance sociale les diriger.

Un réseau social dense

En attendant, la Suisse possède un réseau social dense. Mais seule une meilleure coordination des assurances permettra une réintégration sociale et professionnelle des personnes concernées.

Le projet de collaboration inter-institutionnelle (CII) permet justement un triage rapide et ciblé des cas. «Le plus urgent était d’améliorer la collaboration entre l’assurance chômage et l’assurance invalidité», remarque Peter Burkhard.

Le projet a été lancé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). Il est soutenu par les directeurs cantonaux de l’économie publique et les directeurs cantonaux des affaires sociales.

Sortir de l’impasse

Il représente un changement de culture, a souligné la vice-directrice de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS).

Car il ne faut pas que l’aide sociale envoie systématiquement le plus de personnes possibles à l’AI, en pensant de cette manière alléger son budget, selon Beatrice Breitenmoser.

Il vaut mieux que l’aide sociale se demande si le problème est vraiment d’ordre médical, et ne perde jamais de vue que l’objectif principal est la réinsertion sur le marché du travail.

«Une vie entière aux crochets de l’aide sociale ou d’une rente invalidité ne peut pas être le but d’un système social», a pour sa part rappelé Ruth Lüthi.

Et d’ajouter qu’il faut aussi faire pression sur les employeurs. D’une part empêcher qu’ils ne jettent à la rue les personnes fragilisées, de l’autre, qu’ils offrent du travail à celles qui sont à l’AI.

Un premier pas

«Certaines personnes ne retourneront jamais dans le monde du travail», a néanmoins averti Walter Schmid, président de la Conférence des institutions suisse d’action sociale (CSIAS).

Il faut donc combiner les instruments de réinsertion aux mesures destinées à garantir l’existence des assurés. Et, selon Walter Schmid, «les projets CII sont un premier pas – un petit pas – dans la bonne direction.»

De plus, dans les budgets de plusieurs centaines de millions de francs des assurances sociales, conclut-il, les projets CII ne représentent que quelques millions.

swissinfo et les agences

Le taux de chômage a dépassé 4%.
La nouvelle loi a réduit à 400 jours le droit aux indemnités.
500’000 personnes vivent de l’aide sociale ou d’une rente invalidité.

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