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Un musée suisse redécouvre James Cook

James Cook, un des plus grands explorateurs de tous les temps bhm.ch

Le Musée historique de Berne invite les visiteurs à explorer le monde du navigateur britannique James Cook, et à y découvrir les trois expéditions qu’il entreprit dans l’Océan Pacifique à la fin du 18ème siècle. Le peintre bernois John Webber fut du 3e voyage.

«L’exposition débute avec trois personnages: James Cook, John Webber et une divinité à plumes du Pacifique sud, qui témoignent de trois points de vue différents: la perspective européenne, la perspective pacifique et la rencontre de ces deux cultures», explique Jakob Messerli, le directeur du musée.

400 objets, peintures et dessins appartenant à des musées et des collections privées du monde entier sont présentés ici. «C’est la première fois que ces objets sont à nouveau rassemblés depuis plus de 200 ans», précise Jakob Messerli lors du vernissage de l’exposition.

A noter qu’on découvre également la collection d’objets que John Webber a ramenée de la 3e expédition, et légués par la suite à la ville de Berne.

Des découvertes rares

Au cours de ses trois voyages, Cook et ses équipiers ont rassemblé et rapporté en Europe plus de 2000 objets qui, pour une grande partie, ont terminé dans des musées et des collections privées.

Fabriqués à partir de bois, d’herbe et de coquillages, ces souvenirs sont extrêmement fragiles, si fragiles que certains n’ont pas pu être déplacés. «Actuellement, en Polynésie, il ne reste quasiment plus aucuns objets comparables. Pour la culture du Pacifique, ces collections sont par conséquent extrêmement importantes, afin de renforcer une prise de conscience de la tradition qu’ils représentent et par la même, le sens de leur identité», explique Thomas Psota, responsable du département Ethnographie du musée, et conservateur de l’exposition.

Le buste d’une divinité à plumes orange, de 81 centimètres de haut, que le visiteur découvre en entrant suscite son intérêt… Il découvrira ensuite des masques en bois et des armes, ainsi que des bijoux faits de coquillages iridescents et de jades brillants.

Systèmes de navigation

Ces différentes œuvres issues des îles offrent un contraste saisissant avec les outils européens en métal brillant ou en verre. On découvre un octant de cuivre et un sextant qui nous donnent un aperçu de la façon dont on pouvait calculer la latitude à l’époque de Cook. «Cook était un cartographe hors norme», souligne Thomas Psota en montrant les détails d’une carte de l’hémisphère sud. D’élégants télescopes et des globes terrestres montrent à quel point il était de bon ton de connaître le monde à l’époque.

Afin d’aider les visiteurs du musée à ne pas perdre le fil, trois films sont présentés, qui illustrent les avancées de Cook lors de ses expéditions dans le Pacifique. Des écrans multimédias, parfois interactifs, sont également à disposition du public.

Bernois

Des peintures et des esquisses jalonnent l’exposition, montrant notamment des scènes insulaires romantiques – couchers de soleil, des danseurs vêtus de couronnes de fleurs. D’autres dessins relèvent de la biologie: durant chaque expédition, Cook emmenait avec lui un artiste scientifique afin de répertorier la faune et la flore.

On découvre aussi des portraits de Cook et de ses équipiers. Cependant, l’artiste qui attire le plus l’attention est John Webber, né à Londres de parents suisses en 1751. Webber passa la plus grande partie de son enfance à Berne, chez sa tante. C’est là qu’il se lança dans la peinture.

La Guilde du commerce de Berne finança sa formation à l’Académie Royale de Paris, puis Webber retourna à Londres, où il rencontra Cook, qui lui proposa de l’emmener lors de son troisième et dernier voyage en 1776. «Webber avait un travail difficile», explique Thomas Psota. L’artiste devait peindre aussi bien des paysages que des portraits et des thèmes botaniques.

Un autre artiste tient également une place particulière: le prêtre tahitien Tupaia, qui a voyagé avec Cook lors de son premier périple. Ses dessins illustrent certains aspects de la culture locale, comme la musique. «Pour moi, en tant qu’ethnologue, c’est une partie essentielle de l’exposition», dit Thomas Psota. Tupaia a aussi été utile dans les rencontres avec les guerriers de Nouvelle-Zélande.

Défi

Autour des objets exposés, les informations ne sont pas envahissantes. «Le plus gros défi a été d’essayer de raconter uns histoire complexe, en évoquant aussi bien les faits historiques, les expéditions elles-mêmes et évidemment les différentes îles que Cook a visitées», constate le scénographe de l’exposition, Raphaël Barbier. Il ajoute que l’un de ses objets préférés est une cape à plumes jaunes, offerte à Cook à Hawaï…

A propos d’habits… la température du musée, réglée avec minutie, n’est pas à proprement parlée tropicale. Les visiteurs sont donc invités à s’habiller en conséquence!

Berne. «James Cook et l’exploration du Pacifique», à voir au Musée historique de Berne jusqu’au 13 février 2011.

Trois expéditions. Le Britannique James Cook (1728-1779) est considéré comme l’un des plus grands explorateurs de tous les temps. Ses trois expéditions dans des régions inexplorées du Pacifique ont fondamentalement changé la vision européenne du monde et ont eu un impact considérable sur les connaissances en matière de navigation, d’astronomie, d’histoire naturelle et d’histoire des civilisations durant le Siècle des Lumières.

400 objets. Par le biais de moyens techniques modernes, l’exposition raconte l’histoire des trois voyages du navigateur au travers de plus de 400 objets différents.

Première. Grâce à des prêts provenant d’Europe et du monde entier, pour la première fois, il a été possible de rassembler dans une même exposition les objets les plus importants ramenés par Cook et ses compagnons durant ses voyages.

Pièces diverses. Les masques, les figurines, les sculptures ainsi que des cartes marines, des instruments de navigation, des maquettes de bateau et des peintures d’artistes qui ont accompagnés Cook, témoignent de cette passion pour l’exotisme et l’inconnu et nous font revivre les aventures de Cook.

Traduction de l’anglais: Philippe Varrin

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