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Un pas vers l’identification des disparus

Sans nouvelle de leurs proches portés disparus. Keystone

La collecte d'échantillons sanguins auprès des réfugiés d'ex-Yougoslavie établis en Suisse s’est terminée dimanche. La démarche doit permettre d’identifier les personnes disparues durant la guerre.

La Commission internationale des personnes disparues (ICMP) a obtenu des informations sur de nouveaux donneurs potentiels et envisage une nouvelle visite.

«Quelque 420 échantillons sanguins ont été collectés depuis le 1er octobre», précise Mustafa Ciczmic, à la tête de l’une des deux équipes de l’organisation intergouvernementale.

80 prélèvements supplémentaires devaient encore s’y ajouter dimanche. L’objectif des 500 échantillons, fixé par les responsables, devrait donc être atteint.

Les prélèvements de sang seront soumis à un test ADN. Ensuite, les résultats seront comparés aux ossements exhumés de victimes encore anonymes.

Nouvelles coordonnées

Les organisateurs disposaient pour la Suisse d’une liste de 1500 réfugiés d’ex-Yougoslavie concernés par la recherche. Grâce aux informations des donateurs, ils ont pu recueillir les coordonnées d’environ 500 personnes supplémentaires qu’ils entendent contacter.

«Nous envisageons d’effectuer une nouvelle visite en Suisse», ajoute Mustafa Ciczmic. Mais le responsable ne sait pas si ce voyage pourra avoir lieu, ni quand il pourrait être organisé. Tout dépendra des moyens financiers à disposition.

Parmi les personnes qui ont procédé aux prélèvements sanguins, 80% étaient originaires de Bosnie et 20% du Kosovo, indique encore le représentant de l’ICMP. La communauté bosniaque en Suisse compte 45’000 personnes.

Tournée européenne

Les deux équipes de Pristina et de Sarajevo, formées chacune de deux membres, ont commencé leur travail le 1er octobre dans le canton de Zurich. Elles ont ensuite parcouru la Suisse, de Lucerne à Genève, en passant par Yverdon et Neuchâtel.

L’opération se déroule durant la même période en Autriche, au Danemark, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Slovénie.

L’ICMP espère collecter entre 10’000 et 15’000 échantillons sanguins durant ce voyage. Depuis 2000, l’organisation a déjà enregistré plus 56’000 prélèvements sanguins en ex-Yougoslavie.

Selon les estimations de l’ICMP, plus de 25’000 personnes, dont environ 20’000 en Bosnie-Herzégovine, sont encore portées disparues après les guerres qui ont déchiré l’ex-Yougoslavie dans les années 1990.

swissinfo et les agences

Environ 370’000 ex-yougoslaves vivent en Suisse.
Depuis 1988, 27’707 ex-yougoslaves ont demandé l’asile.
Les conflits sanglants qui ont marqué les différentes républiques dans les années 90 ont fait quelque 350’000 morts ainsi que 20 à 30’000 victimes de l’épuration ethnique.

– La Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) est une organisation inter-gouvernementale fondée en 1997 pour traiter le problème des disparus dans les Balkans.

– Ses laboratoires de recherche ADN permettent d’identifier les restes de corps grâce à des échantillons sanguins prélevés sur des personnes qui ont des liens directs avec des disparus.

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