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Un Salon du Livre est toujours une bonne nouvelle

L'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun (à droite) en compagnie du président du Salon, Pierre-Marcel Favre. swissinfo.ch

Le Salon International du livre, de la presse et du multimédia s'ouvre vendredi à Genève. «Un salon est une bonne nouvelle pour les écrivains et les lecteurs», dit le Marocain Tahar Ben Jelloun lors de la conférence de presse annonçant le programme de cette 15e édition.

L’auteur de «Cette aveuglante absence de lumière», paru au début de l’année, ne croit pas aux rumeurs d’éventuelles menaces que les nouvelles technologies feraient peser sur le livre. Par contre, il est, dit-il, des pays où ceux qui écrivent des livres prennent des risques.

«Quand il appartient à ces sociétés, l’écrivain est pris très aux sérieux, y compris par ses tortionnaires», constate-t-il en affirmant que, malgré tout, y compris la forte proportion d’analphabètes dans les pays du Sud, l’écrivain doit écrire et continuer à «traduire les silences de son public».

Du 27 avril au 1er mai, la 15e édition du Salon du Livre de Genève illustrera aussi d’autres formes de combat pour la liberté en faisant place, par exemple, à Amnesty International et ses 40 ans d’existence. Le temps n’est pas aux commémorations, disent ses représentants suisses, qui entendent plutôt se joindre à l’actuelle campagne internationale contre la torture.

En 1961, l’acte fondateur de cette organisation était une protestation publique contre la condamnation de jeunes étudiants portugais qui s’opposaient au régime de Salazar. «Ouvrez votre journal n’importe quel jour de la semaine, écrivait alors l’avocat anglais Peter Benenson, et vous y apprendrez que, quelque part dans le monde, quelqu’un a été emprisonné, torturé ou exécuté parce que son gouvernement jugeait intolérables ses opinions ou sa religion.»

Les temps ont changé, au Portugal en tout cas, et les visiteurs du Salon du Livre auront tout loisir de rencontrer une bonne vingtaine d’écrivains et poètes venus de ce pays hôte d’honneur de la manifestation genevoise. Et d’y découvrir, sur son stand, les deux rives d’une littérature partagée, nous dit-on, «entre l’Europe et la lumière atlantique».

Italienne née à Buenos Aires, plus tard établie en France et oeuvrant parfois du côté de New York, Leonor Fini témoigne, elle aussi, de la culture cosmopolite qui s’offre aux publics du Salon. C’est à cette peintre autodidacte, qui fréquentait les surréalistes sans en faire partie, qu’est réservé cette année le grand espace d’exposition.

Pour le reste, ce 15e Salon international du livre et de la presse ajoute le multimédia à son titre – swissinfo y sera d’ailleurs présent en ligne en compagnie de la radio et de la télévision suisses romandes – et ouvre une fois encore ses portes à une multitude d’événements.

A quoi se joignent aussi d’autres salons, de l’étudiant ou de la musique, alors que Europ’Art y soufflera ses dix bougies d’anniversaire. Avec pour première ambition d’accompagner les «œuvres en chantier» de jeunes artistes encore peu connus, illustrant non la mondialisation de l’art, mais – autre bonne nouvelle – son absolue diversité «en toute liberté».

Bernard Weissbrodt, Genève

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