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Un Suisse sur deux accepte la vente libre du cannabis

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Selon une enquête de l'Institut suisse de prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA), 50% des Suisses seraient favorables à une légalisation du cannabis. 53% à une dépénalisation de sa consommation. Et 54% à une libéralisation de la loi actuelle.

Cette enquête a été réalisée en novembre dernier auprès de 1600 personnes âgées de 15 à 74 ans. Et ces résultats ont de quoi réjouir le Conseil fédéral.

L’ISPA a sondé la population sur les quatre modèles de réglementation en discussion. A savoir, la tolérance vis-à-vis du cannabis, sa légalisation, sa décriminalisation et son interdiction.

Certes, les avis restent partagés. Mais, si l’on en croît les résultats de cette enquête, les Suisses soutiendraient la nouvelle politique du gouvernement en la matière.

Une politique que d’aucuns n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier d’audacieuse. Et pour cause, contrairement à ses voisins, la Suisse a décidé de s’engager tranquillement mais sûrement sur la voie de la libéralisation.

L’an dernier, à l’issue d’une large consultation, le gouvernement a esquissé les lignes directrices d’une révision de la Loi fédérale sur les stupéfiants. Qui envisage une dépénalisation de la consommation et de l’achat de cannabis à des fins personnelles.

En outre, dans certains cas, le Conseil fédéral parle d’autoriser la production et la vente de cannabis. Et il se réserve même la possibilité de prévoir, par voie d’ordonnance, une dépénalisation partielle de la consommation d’autres drogues.

Avant de s’engager dans cette nouvelle voie, le gouvernement s’était assuré du soutien des partis, des cantons et des milieux concernés. Aujourd’hui, à en croire l’enquête de l’ISPA, il peut également compter sur l’adhésion d’un Suisse sur deux.

Mieux, en matière de dépénalisation du cannabis aussi, les Suisses semblent prêts à défendre leur indépendance. 56% des personnes interrogées par l’ISPA souhaitent en effet que la Suisse applique sa propre politique en la matière. Même si celle-ci est contraire aux conventions internationales sur les stupéfiants.

Une position qui aurait de quoi surprendre si le peuple suisse n’avait pas déjà fait preuve d’une certaine audace en matière de politique de la drogue. En juin 1999, 54,4% des votants avaient approuvé la prescription d’héroïne sous contrôle médical pour les toxicomanes.

Vanda Janka

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