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Unanimité bourgeoise contre la caisse-maladie unique

Comment financer l'assurance-maladie? PRD, PLs et PDC disent non à la caisse unique. Keystone

Délégués radicaux et libéraux réunis à Genève, délégués démocrates-chrétiens à Sursee, tous ont réitéré leur non à la caisse-maladie unique, sur lequel le peuple votera le 11 mars.

Par ailleurs, chaque parti a fourbi ses armes dans la perspective des élections parlementaires d’octobre.

A Genève, les délégués du Parti radical suisse (PRD, droite) et ceux du Parti libéral suisse (PLS, droite), réunis depuis vendredi en assemblée à Genève, ont massivement rejeté l’initiative «pour une caisse-maladie unique et sociale». Les deux partis prenaient pour la première fois position ensemble sur un objet de votation fédérale.

Le mot d’ordre de l’assemblée ne constitue aucunement une surprise. Le conseiller fédéral radical Pascal Couchepin, ministre de l’intérieur, n’a pas hésité ces dernières semaines à tirer à boulets rouges sur la caisse maladie unique, qualifiant le projet de «monstre anti-démocratique» qui engendrera un gigantesque gaspillage. Vendredi, Pascal Couchepin a de nouveau été sans concession pour la caisse unique.

Les délégués du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre droit), réunis samedi à Sursee (canton de Lucerne), ont également rejeté l’initiative en question.

«Une caisse unique ne permettrait pas de freiner la hausse des coûts de la santé», a affirmé la conseillère fédérale PDC Doris Leuthard, ministre de l’économie, venue défendre la position du gouvernement. Il faut adapter le système de santé lui-même et pas uniquement son financement comme le propose l’initiative.

Le credo libéral du PRD

A Genève, le ministre des finances Hans-Rudolf Merz, membre du PRD, a défendu les pratiques fiscales suisses. Les critiques qui émanent de l’étranger «constituent une atteinte à notre souveraineté», a-t-il déclaré en s’étonnant des attaques visant les forfaits fiscaux accordés aux riches étrangers qui viennent s’établir en Suisse. Car l’Union européenne n’avait jusqu’à présent pas formulé de griefs à l’égard de ce système.

Par ailleurs, le ministre ne considère pas la concurrence fiscale entre les cantons comme source de problèmes. Même son de cloche chez le président du PRD, Fulvio Pelli, qui s’en est pris à ceux qui souhaitent une harmonisation fiscale entre les cantons. A ses yeux, un tel projet favoriserait les cantons qui travaillent mal.

Fulvio Pelli s’est également élevé contre toute tentative de hausse des impôts. Les impôts et les taxes doivent être de façon générale aussi faibles que possible, a-t-il souligné. La prospérité et la croissance économique de la Suisse en dépendent.

L’assemblée du PRD a par ailleurs accepté à une majorité de l’ordre de 60%
une proposition des radicaux genevois visant à supprimer l’impôt fédéral direct (IFD) au profit de l’imposition des flux et marchandises (TVA, taxes écologiques, etc).

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De son côté, le sénateur Rolf Schweiger a souligné que le PRD doit être le moteur de la politique économique suisse. «A l’heure où les médias font leurs gros titres sur l’affaire Swissair, que l’on aimerait relier à notre parti, nous devons plus que jamais assumer un rôle de leadership», a-t-il ajouté.

Le credo familial du PDC

A Sursee, les délégués du PDC suisse ont adopté samedi le programme du parti pour les élections fédérales d’octobre. Dans son «contrat électoral», le parti s’engage pour les familles, l’emploi et un système social sûr.

Ainsi le PDC promet-il aux familles de réduire leurs charges. Pour ce faire, les démocrates-chrétiens proposent par exemple de moins imposer les personnes qui élèvent les enfants. Et ils refusent que la révision de la TVA conduise à une hausse des prix des biens de consommation courants.

Le parti milite également pour concilier famille et profession. Tous les enfants en âge préscolaire devrait avoir droit à une place d’accueil extrafamiliale à un prix abordable. Dans le contrat électoral, on ne retrouve toutefois aucune trace du congé paternité prôné par la ministre Doris Leuthard. Le PDC garantit par ailleurs l’âge de la retraite à 65 ans, a dit le chef du groupe PDC aux Chambres, Urs Schwaller.

Seul le chapitre consacré à l’écologie a donné lieu à un débat. Pour garantir l’approvisionnement électrique du pays, le PDC mise sur l’augmentation de la capacité des centrales hydrauliques ET l’énergie nucléaire. D’ici à 2020, le PDC souhaite en outre que la Suisse augmente de 10% la part de production électrique provenant d’énergies renouvelables.

swissinfo et les agences

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L’initiative populaire «Pour une caisse maladie unique et sociale», qui passera devant le peuple le 11 mars, demande la création d’une caisse maladie unique.

Elle propose que les primes de l’assurance maladie de base soient calculées en fonction du revenu des assurés.

Munie de 111’154 signatures, elle a été déposée par le Mouvement populaire des familles en 2004.

Contrairement à plusieurs pays d’Europe, les primes de l’assurance-maladie en Suisse ne sont pas fixées en fonction du revenu et de la fortune.

La Confédération fournit des fonds aux cantons pour qu’ils allègent les primes des bas revenus (environ 30% de la population).

Toute personne habitant en Suisse est obligée de s’assurer pour les soins de base mais elle est libre de choisir parmi 87 caisses actives sur le marché.

Les élections fédérales ont lieu tous les quatre ans. Les prochaines auront lieu le 21 octobre 2007.

Au Conseil national (chambre du Peuple), il s’agira d’élire l’ensemble des 200 députés pour les quatre années suivantes.

Au Conseil des Etats, la procédure électorale est régie par le droit cantonal. Toutefois, à l’exception d’Appenzell Rhodes-Intérieures et de Zoug, tous les cantons éliront également leurs nouveaux représentants à cette date.

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