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Une arme contre le SRAS, le SIDA et le cancer

La pneumonie atypique (SRAS) a frappé plus de 8'000 personnes entre novembre 2002 et mai 2003. swissinfo.ch

L'Institut de recherche en biomédecine de Bellinzone a mis au point une nouvelle méthode pour créer des anticorps destinés à combattre le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

A l’avenir, ses applications pourraient être étendues à d’autres maladies telles que le SIDA, l’hépatite C et le cancer.

Les chercheurs de l’Institut de recherche en biomédecine de Bellinzone (IRB) sont parvenus à obtenir des anti-corps humains monoclonés, destinés à combattre le virus du SRAS.

Apparue à fin 2002, la «pneumonie atypique» a déjà tué quelque 800 personnes. Et plus de 8’000 individus, essentiellement en Asie, ont été frappées par la maladie.

Une première étape

«Nous avons axé nos recherches sur le SRAS, parce qu’il n’existait encore aucun moyen de lutter contre cette maladie», explique Antonio Lanzavecchia, directeur de l’IRB.

«Mais les applications de ces anticorps pourront être étendues à toutes les maladies infectieuses telles que le sida, l’hépatite C et le virus d’Ebola, précise-t-il. Elles pourront même être utilisées contre les tumeurs cancéreuses.»

Les chercheurs savaient déjà que les anticorps étaient efficaces pour lutter contre ces maladies. Mais jusqu’ici, personne n’avait réussi à créer des anticorps suffisamment puissants pour parvenir à neutraliser tous les types de virus.

«Durant plus d’un siècle, des anticorps de chevaux ou d’autres sérums animaux étaient injectés aux malades pour neutraliser les toxines du tétanos et de la diphtérie, par exemple», rappelle le directeur de l’IRB.

Désormais, grâce à la technique mise au point par Elisabetta Traggiai et ses collègues de l’IRB, les potentialités de la sérothérapie, la méthode en vigueur depuis un siècle, peuvent être améliorées.

Rapide et efficace

La nouvelle technique obtient des anticorps en interrogeant les lymphocytes B. Ces derniers fonctionnent comme une sorte de banque de données. Ils gardent dans leur mémoire le souvenir des infections contre lesquelles notre système immunitaire à dû se battre.

«La méthode est particulièrement rapide, souligne le directeur de l’IRB. On parvient à produire des anticorps en quelques semaines seulement.»

«Elle est surtout plus efficace que les techniques traditionnelles, parce que les anticorps qu’elle crée sont identiques à ceux que notre corps produit naturellement durant une infection.»

La méthode a été mise au point par Elisabetta Traggiai et Antonio Lanzavecchia de l’IRB en collaboration avec l’Université allemande de Marburg et différents hôpitaux et instituts en Italie et aux Etats-Unis.

swissinfo

Le SRAS ou pneumonie atypique est apparu à fin 2002.
8098 personnes ont contracté le virus.
La maladie a déjà tué 774 personnes.

– L’Institut de recherche en biomédecine de Bellinzone (IRB) a été inauguré en 2000.

– Il est financé par la commune, le canton du Tessin et la Confédération, ainsi que par d’autres instituts et des fonds privés.

– Sous la direction du professeur Lanzavecchia, dix groupes de recherche y étudient les différents aspects de l’immunologie cellulaire et moléculaire.

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