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Une boite aux lettres pour bébés abandonnés

Un système d’alarme retentit dès qu’un bébé est déposé. www.mamma.ch

L'hôpital régional d'Einsiedeln (SZ) inaugure mercredi le premier centre pour bébés abandonnés de Suisse. Une association anti-avortement est à l'origine de cette initiative controversée.

Les mères qui ne peuvent assumer leur nouveau-né ont dorénavant la possibilité de le déposer à l’extérieur de l’hôpital d’Einsiedeln dans un réceptacle qui ressemble à une boîte aux lettres.

Un système d’alarme retentit dès qu’un bébé est déposé. Les infirmières accourent. La mère, elle, repart, avec la garantie que son anonymat sera respecté. Elle a six semaines pour revenir sur sa décision.

Selon l’Aide suisse pour la mère et l’enfant – l’association à l’origine du projet – ce nouveau centre tend la main aux mères qui se trouvent dans une situation désespérée.

L’association estime également que ce service ne pose pas de problème juridique. Seules les mères qui mettent en danger la santé de leur enfant en l’abandonnant sont punissables, selon l’Aide suisse pour la mère et l’enfant.

Une interprétation que conteste Thomas Sutter, juriste au Département fédéral de justice et police: «Déposer un bébé dans un hôpital sans donner son identité est illégal».

L’Ordonnance sur l’état civil oblige en effet les parents à annoncer la naissance de leur enfant. Mais les contrevenants n’écopent que d’une amende administrative.

De son côté, Rebecca Iseli, spécialiste des questions éthiques à l’institut de philosophie de l’Université de Berne, souligne que la solution proposée par le centre d’Einsiedeln ne permet pas de venir en aide aux mères qui abandonnent leur enfant. Rebecca Iseli préconise par contre une prise en charge de la mère et de l’enfant.

Reste que des centres du même type existent déjà en Allemagne et en Autriche. En France, la loi autorise l’accouchement sous x. Mais pour l’Aide suisse pour la mère et l’enfant, cette initiative s’inscrit avant tout dans son combat contre l’avortement.

Cette association a ainsi apporté son soutien à l’initiative du PDC contre la solution des délais. Elle a également combattu la commercialisation en Suisse de la pilule abortive, avant de se faire débouter par le Tribunal fédéral.

swissinfo avec les agences

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