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Une journée de deuil pour le CICR

Le drapeau du CICR est en berne mercredi. CICR

A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge rend mercredi un dernier hommage à ses six collaborateurs assassinés jeudi dernier au nord-est de la République démocratique du Congo. Par solidarité, les autres organisations humanitaires présentes dans la région, elles, ont décidé de suspendre leurs opérations.

Par ce geste qui ne concerne pas les opérations d’aide urgente, ces ONG ont aussi voulu exprimer leur colère et leur besoin de porter le deuil. A l’instar du CICR qui a demandé à toutes ses délégations d’observer une journée de deuil, mercredi.

Une journée à la mémoire de l’infirmière suisse Rita Fox, décédé, jeudi dernier, dans sa 36e année. Et de sa collègue congolaise Véronique Saro, fauchée, elle, dans sa 33e année.

Tout comme trois autres congolais et un expatrié colombien, elles ont été victimes d’un véritable massacre. Une tuerie délibérée dont le mobile et les auteurs restent inconnus.

D’ailleurs, cette tuerie est la pire qu’ait connu le CICR depuis 1996, année durant laquelle l’organisation a perdu trois délégués expatriés au Burundi et six autres en Tchétchénie.

«En définitive, le CICR est relativement épargné», admet son porte-parole, Juan Martinez. Mais d’ajouter aussitôt que, «chaque année, des employés d’autres organisations humanitaires meurent en mission».

Pour tenter d’assurer au maximum la sécurité de ses délégués, le CICR a multiplié, ces dernières années, les mesures préventives. Après chaque drame, une cellule sécurité enquête et recueille toutes les informations disponibles.

Ses analyses et ses conclusions permettent, le cas échéant, d’améliorer les procédures de sécurités à respecter sur le terrain par les délégués et les autres employés du CICR.

Exemple. «Aujourd’hui, explique Juan Martinez, nous estimons qu’il n’y a pas de bons ou de méchants interlocuteurs dans les zones en conflit. En d’autres termes, nous analysons les motivations des uns et des autres. Puis, nous les rencontrons et nous leur expliquons longuement nos propres motivations».

Quant aux délégués, ils font l’objet d’une sélection extrêmement strict. «Sur les 4000 à 5000 candidatures spontanées reçues l’an passé, affirme le porte-parole du CICR, nous en avons engagé que 150.»

Pour se préparer à travailler sur le terrain, les personnes retenues suivent ensuite un cours intensif de deux semaines, comprenant une journée où ils vivent différentes simulations de situation de crise.

Cela dit, le risque zéro n’existe pas. Chaque délégué est conscient que la mort peut être au rendez-vous, à tout moment. «Mais, témoigne Juan Martinez, on se persuade que ça n’arrive qu’aux autres»,.

Frédéric Burnand

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