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Une multitude d’experts au chevet de la planète

Le hibou des Seychelles est en voie de disparition. Keystone

Basée en Suisse romande, l’Union mondiale pour la nature lance un cri d’alarme: la biodiversité de la Terre est plus que jamais en danger.

Pour en parler, elle a convié à Bangkok des milliers de scientifiques et de représentants de gouvernements du monde entier, de Suisse y compris.

Les délégués du plus grand réseau mondial de collecte de connaissances sur l’environnement, l’Union mondiale pour la nature (UICN), sont réunis à Bangkok. L’évènement a lieu sur fond de crise sans précédent pour la diversité biologique de la planète.

Plus de 5000 scientifiques, militants de l’environnement et représentants de gouvernements participent au 3e congrès mondial de cette organisation. La délégation suisse est dirigée par Olivier Biber, de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP).

La réunion doit durer neuf jours et lancer un cri d’alarme sur le déclin accéléré des espèces animales et végétales, provoqué essentiellement par l’homme.

Mercredi, l’UICN a publié une liste rouge très attendue des espèces menacées. Qui confirme la situation de crise déjà largement notée lors de la publication de sa dernière liste rouge en 2003.

Un mammifère sur quatre



Un mammifère sur quatre et un oiseau sur huit sont en danger de disparition et des centaines d’espèces doivent être ajoutées à cette liste. Dans la liste rouge de 2003 figuraient 12’259 espèces menacées d’extinction.

Les délégués réunis à Bangkok par l’UICN, organisation dont le siège est à Gland (Vaud), doivent débattre de cette crise et proposer des plans d’action sur les quatre années à venir.

La publication de la liste rouge suivra celle de divers rapports ayant déjà tiré la sonnette d’alarme sur l’appauvrissement de la biodiversité sur la planète. Une étude de trois ans publiée le mois dernier avait montré qu’un tiers des amphibiens du monde étaient menacés d’extinction, notamment en raison de la pollution et du réchauffement de la planète.

Plus de 100 espèces d’amphibiens auraient disparu depuis 1980 et les scientifiques redoutent l’extinction de centaines d’autres dans les prochaines décennies.

«Il y a par ailleurs des espèces qui s’éteignent sans que nous le sachions, précise Olivier Biber. En effet, il y a sur Terre deux ou trois fois plus d’espèces que celles répertoriées par les scientifiques.»

Le Congrès de Bangkok devrait néanmoins mettre en lumière certains succès, des mesures de conservation ayant permis d’alléger la pression sur la survie de certaines espèces, notamment d’oiseaux. Mais la question des ressources est essentielle pour davantage d’efficacité.

Pression populaire



Ce congrès, qui n’a lieu que tous les quatre ans, intervient au moment où la pression ne cesse de s’accroître sur les gouvernements pour qu’ils agissent davantage afin de préserver les espèces.

«Les populations sont de plus en plus inquiètes de voir les implications des changements climatiques sur la vie quotidienne, déclare Achim Steiner, directeur général de l’UICN. Ce que nous essayons de faire, c’est de mettre au premier plan la conservation et la biodiversité dans l’esprit des gens.»

«Depuis il y a relativement peu de temps, nous reconnaissons que les changements climatiques ont une forte influence sur la survie des espèces», confirme Olivier Biber.

Le chef de la délégation helvétique fait cependant remarquer que la Suisse est quelque peu épargnée. En effet, bien que le pays compte quelques espèces sur la liste rouge (oie naine, campagnol alpin, fourmi des bois…), la biodiversité n’y est pas réellement menacée.

Les pays les plus touchés se trouvent en Asie et en Afrique. De plus, la faune indigène des îles est particulièrement affectée, précise Olivier Biber.

Après la CITES



Ce Congrès est la deuxième conférence internationale majeure sur le thème de la préservation des espèces que Bangkok accueille en moins de deux mois.

La capitale thaïlandaise avait été l’hôte au début octobre de la CITES – Convention sur le commerce international des espèces menacées de faune et de flore sauvages. Cette réunion avait abouti à la décision, par ses 166 parties signataires, de renforcer la protection d’espèces comme le grand requin blanc ou le dauphin de l’Irrawaddy.

swissinfo et les agences

L’Union mondiale pour la nature a son siège à Gland, dans le canton de Vaud.
Elle comprend 79 Etats, 114 organismes gouvernementaux, plus de 800 organisations non-gouvernementales et une communauté de 10’000 experts de plus de 181 pays.

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