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Une tâche et un contexte particulier

Président de la Commission de Coordination du CIO, le Neuchâtelois Denis Oswald vieille au grain pour que les 38 sites des compétitions puissent accueillir toutes les épreuves.

Début mai, au terme de la douzième et dernière visite officielle d’inspection, Denis Oswald s’est dit rassuré et confiant. Interview.

Denis Oswald s’est voulu rassurant. Il a félicité la présidente du comité d’organisation des JO, Dianna Angelopoulos-Daskalaki, pour le travail accompli.

swissinfo: Denis Oswald, les Grecs ont-ils réellement réussi à rattraper leur retard et à construire en quatre ans ce qu’ils avaient sept ans pour réaliser?

Denis Oswald: On peut dire cela ainsi. Car il ne s’est pratiquement rien fait durant les trois premières années qui ont suivi la désignation de la ville grecque comme organisatrice de ces JO 2004.

C’était un énorme problème, d’autant qu’il fallait faire beaucoup. Athènes est une ville qui n’avait pas un développement structurel comparable à celui d’autres villes qui ont accueilli les Jeux par le passé. Atlanta, par exemple.

En Grèce, il fallait tout construire ou reconstruire: de grandes voies de communication, un métro, des systèmes de télécommunications modernes (fibre optique) et même le réseau électrique.

swissinfo: Le fait que les prochains Jeux olympiques se déroulent en Grèce en fait-il des Jeux particuliers pour le CIO?

D. O.: Tous les Jeux olympiques ont leur particularité. Mais les Jeux en Grèce, c’est un retour aux sources, un rappel de l’origine des Jeux et de leur histoire. Je suis sûr que les Grecs vont réussir à mettre cela en relief dans les cérémonies d’ouverture et de clôture.

Par ailleurs, une épreuve d’athlétisme va même se dérouler dans le stade antique à Olympie. Il y aura certainement là un petit côté magique.

swissinfo: Vous présidez la Commission de Coordination du CIO à l’organisation des Jeux d’Athènes depuis l’été 2001. Que représente cette tâche pour vous?

D.O.: C’est un sacré défi, et sans doute la tâche la plus difficile que j’aie eu à effectuer pour le compte du CIO compte tenu des circonstances, du contexte particulier de la Grèce au niveau historique et politique, et des retards pris au début.

Et puis, le fait de succéder à la tête de la Commission à celui qui est devenu le président du CIO rendait la tâche encore plus ardue. Plus passionnante, aussi.

Dans les faits, j’ai énormément appris. Sur le plan technique avec les divers experts de la Commission, sur le plan politique et également sur le plan humain.

swissinfo: Vous l’avez souligné, vous avez succédé à Jacques Rogge à la présidence de cette Commission lorsqu’il à lui-même succédé à Juan Antonio Samaranch. Avez-vous hésité avant de dire oui à sa proposition?

D.O.: Oui et non. Je faisais déjà partie de la Commission et j’étais donc susceptible d’assurer une certaine continuité. L’expérience me tentait, mais j’avais peur de ne pas avoir assez de disponibilité et de temps pour la mener à bien.

J’ai demandé deux jours de réflexion avant de donner une réponse définitive. Mais finalement, je n’ai eu besoin que de deux ou trois minutes. Et même si j’avais pris deux jours, j’aurais dit oui aussi.

swissinfo: Vous faites partie de ces Helvètes qui participent aux grandes décisions mondiales concernant le sport. Comment expliquez-vous cette forte présence de Suisses à des postes-clé?

D.O.: Il y a une origine historique. Pierre de Coubertin a amené le CIO à Lausanne en 1915, car la Suisse était un pays neutre. Dès lors, la tradition a voulu que de nombreux Suisses soient régulièrement appelés à prendre des responsabilités dans des organisations internationales, et notamment sportives.

Les Suisses sont souvent polyglottes. Et puis, ils ont l’habitude de fonctionner avec des mentalités et des cultures différentes à l’intérieur d’un même pays. Ils peuvent transposer cette compétence au niveau international.

Interview swissinfo, Philippe Kropf et Mathias Froidevaux à Neuchâtel

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