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Einsiedeln se décline en quatre tremplins

L'abbaye sous un angle nouveau... Keystone

Avec les 4 nouveaux tremplins qui ont été inaugurés, les spécialistes suisses du saut à ski disposent d'un centre d'entraînement et de compétition de pointe.

Grâce à cette nouvelle carte de visite, Einsiedeln entend trouver sa place sur le marché des événements sportifs âprement disputé.

Avec son monastère bénédictin où les moines observent depuis des siècles le «prie et travaille» de leur règle, la station d’Einsiedeln, située à 900 mètres d’altitude, est connue comme lieu de pèlerinage et de recueillement.

A l’autre bout de la station trônent désormais quatre tremplins flambant neufs, où les champions peuvent pratiquer leur sport favori et où les débutants peuvent apprendre à vaincre leur peur du grand saut.

L’un n’est d’ailleurs pas sans rapport avec l’autre… C’est dans les locaux de l’Abbaye qu’a jailli en 1986 l’idée du «centre national de saut à ski». De cette idée jetée sur le papier dans une des caves du couvent est née une infrastructure qui n’a pas fini de faire parler d’elle dans la région.

Des coûts de construction élevés

On le sait, la nouveauté fait peur. Les initiateurs de ce projet ont dû affronter de nombreux recours avant de pouvoir poser la première pierre de ce complexe sportif, en septembre 2003. La construction des quatre tremplins (117, 78, 50, 27 mètres) s’est achevée au début de l’été au bout d’une odyssée qui restera dans les annales de la construction.

Les terrains sur lesquels les tremplins ont été édifiés se situent dans une tourbière et ont donné quelques cheveux blancs aux constructeurs et aux géologues.

Budgétée à 8,5 millions de francs, la facture finale de ce centre de saut alpin s’élève finalement à 12,2 millions de francs. Une banque locale et Swiss Olympic, l’organisation faîtière des associations sportives suisses, ont sauvé le projet de la déroute financière.

Des cicatrices qui se referment

Pendant longtemps, le chantier ressemblait à une plaie ouverte, qui défigurait la vallée d’Einsiedeln. Aujourd’hui, l’herbe a repris ses droits et le vert synthétique du tremplin se fond pratiquement dans le vert de la nature environnante.

Et dans quelques années, on peut parier que les tremplins seront tellement bien intégrés dans le paysage de la station qu’ils en deviendront la marque caractéristique, comme s’ils avaient toujours été là.

Ce nouveau centre d’entraînement et de compétition a déjà passé l’épreuve du feu. Les tremplins ont été inaugurés dans le cadre de la coupe estivale de saut, en août dernier.

Les deux cracks de la spécialité, le champion olympique Simon Amman ainsi qu’Andreas Küttel ne figuraient pas parmi les vainqueurs sur le podium…

Le saut à ski, une attraction touristique?

Dans le contexte international, les exploitants de tremplin se font concurrence. Ainsi Einsiedeln doit-il se faire une place parmi les autres grands lieux helvétiques du saut à ski, comme Kandersteg, St-Moritz et Engelberg.

Par ailleurs, la discipline en question n’est pas l’une de celles qui rapportent. Peu de tremplins parviennent au seuil de rentabilité et les exploitants doivent trouver des recettes en organisant des événements en dehors du secteur du saut à skis.

Les experts espèrent que les nouvelles installations d’Einsiedeln donneront un coup de fouet à l’activité touristique. Mais tout dépend encore de la manière dont les hôteliers, les compagnies de chemins de fer, intégreront cette nouvelle infrastructure dans leurs offres, et s’ils réussissent à attirer les passionnés de sport et les athlètes eux-mêmes.

Les restaurateurs donnent déjà le ton: ils proposent le «vin du tremplin» ou un «café du grand saut». Et un boulanger propose son «pain du tremplin»!

swissinfo, Erwin Dettling à Zurich
(Traduction de l’allemand et adaptation: Bertrand Baumann)

Einsiedeln se trouve dans le canton de Schwyz, au centre de la Suisse.
La ville est connue surtout pour son abbaye.
La construction des quatre tremplins de saut à ski (117, 78, 50, 27 mètres), entamée en septembre 2003, s’est achevée au début de l’été 2005.

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