Des perspectives suisses en 10 langues

Hussein Hariri sera extradé en Suisse

Le Maroc accepte la demande d'extradition déposée par Berne. Le pirate de l'air libanais devrait être remis à la Suisse «ces prochains jours».

Hussein Hariri avait été arrêté en décembre 2002 au Maroc, trois mois après son évasion de Suisse.

La Cour suprême du Maroc a accepté mercredi le complément à la demande d’extradition déposée par la Suisse à la suite de l’évasion du pirate de l’air en septembre, a déclaré Khalid Mokhtari, du ministère marocain de la Justice.

Elle devait se prononcer sur les faux documents d’identité retrouvés en possession du pirate de l’air libanais et les documents aéronautiques découverts dans sa cellule à la prison de la plaine de l’Orbe (VD).

Pas encore de notification officielle

A la suite de la découverte de ces documents, le Ministère public de la Confédération (MPC) avait ouvert une enquête pour «actes préparatoires délictueux et faux dans les certificats».

Si la cour avait rejeté le complément à la demande d’extradition, le MPC n’aurait pas pu poursuivre ces nouveaux délits.

Selon M. Mokhtari, Hussein Hariri pourrait être extradé vers la Suisse «cette semaine».

Berne doute toutefois qu’il soit possible de respecter ce délai. Car jeudi après-midi, ni l’ambassade de Suisse au Maroc ni l’Office fédéral de la justice (OFJ) n’avaient reçu de notification officielle de la décision marocaine.

Hussein Hariri a été arrêté en décembre 2002 à Casablanca après son évasion de Suisse trois mois plus tôt. Il avait pris la fuite à la faveur d’une permission accordée par les Etablissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe (VD), où il était incarcéré.

Charges contestées

L’avocat marocain de M. Hariri, Mohammed Sebbar, s’est opposé aux nouvelles charges pesant contre son client. Selon lui, la possession de documents aéronautiques ne constitue pas un délit, d’autant plus qu’ils avaient été obtenus librement à la bibliothèque de la prison.

En outre, l’avocat assure que la justice helvétique n’est pas compétente pour traiter de la falsification de documents d’identité, qui a eu lieu hors de Suisse.

Plus généralement, Me Sebbar affirme que son client a agi «pour des motifs politiques liés à la cause palestinienne».

Et au vu d’une disposition de la loi marocaine interdisant l’extradition de citoyens étrangers accusés d’avoir commis un crime à motif politique, il aurait dû être exempté d’une extradition vers la Suisse, toujours selon l’avocat du pirate de l’air.

La Cour suprême marocaine avait déjà accepté le 26 mars une première demande d’extradition déposée par la justice helvétique afin que Hussein Hariri purge le reste de sa peine en Suisse.

Le Libanais avait été condamné à la prison à perpétuité en 1989 par la Cour pénale du Tribunal fédéral, à Lausanne.

Deux ans plus tôt, il avait détourné sur Genève, un avion d’Air Afrique qui assurait la liaison Brazzaville-Paris. Il avait abattu l’un des 148 passagers pris en otage lors d’une escale à Rome.

swissinfo et les agences

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision