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Israel Singer persiste et signe

A la commémoration de la libération d'Auschwitz, Israel Singer n'a pas été tendre avec la Suisse. Keystone

Le président du Congrès juif mondial n'entend pas retirer ses critiques concernant la neutralité de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale.

Dans une interview à la NZZ am Sonntag, Israel Singer explique pourquoi il a qualifié cette neutralité de «crime».

Dans une interview publiée dans la NZZ am Sonntag, Israel Singer estime dimanche que la Suisse doit tirer les leçons de son histoire.

La Suisse n’a certes pas fait partie des coupables ou des collaborateurs, mais elle ne doit pas entretenir des idées fausses sur son rôle durant la Seconde Guerre mondiale, déclare le président du Congrès juif mondial (CJM) dans les colonnes du journal alémanique.

Israel Singer reconnaît que la neutralité a peut-être été la seule solution pour la Suisse de se préserver durant cette période. «Les conséquences de cette décision doivent être expliquées sous tous les aspects», estime-il toutefois.

Vives réactions

A l’occasion d’une cérémonie à Berlin marquant le 60e anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, Israel Singer avait déclaré que la neutralité de la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale avait été «un crime». Ces déclarations avaient suscité de vives réactions en Suisse.

L’historien Jean-François Bergier avait affirmé n’avoir aucune compréhension pour les accusations du président du CJM. L’ancien président de la Commission indépendante d’experts Suisse-Seconde Guerre mondiale avait qualifié ces propos d’«écart de langage».

Le président de la Confédératin Samuel Schmid quant à lui avait estimé ces reproches «absolument injustifiés».

Quant à la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), elle a écrit une lettre à Israel Singer pour lui dire son complet désaccord et lui rappeler notamment que la Suisse «a fait son examen de consicence» et que, durant la Guerre, elle a accueilli 30’000 réfugiés «auxquels elle a sauvé la vie».

La FSCI a toutefois renoncé à exiger des excuses du président du CJM, le jugeant «assez mûr» pour comprendre qu’il devrait s’excuser spontanément.

swissinfo et les agences

– Le 25 janvier dernier, juste avant les commémorations des 60 ans de la libération du camp d’Auschwitz, Israel Singer, président du comité exécutif du Congrès juif mondial (CJM) a qualifié de «crime» la politique de neutralité de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale.

– Dimanche, dans les colonnes de l’hebdomadaire dominical alémanique NZZ am Sonntag, Israel Singer confirme ses propos et ajoute que la Suisse «doit tirer les leçons de son histoire».

– La déclaration d’Israel Singer a été condamnée aussi bien par l’historien Jean-François Bergier que par le président de la Confédération Samuel Schmid et par la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI).

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