L’athlétisme suisse est en crise
Manque de résultats. Absence de relève. Et problèmes financiers... L'année 2002 de la Fédération suisse d'athlétisme (FSA) a été catastrophique.
L’athlétisme suisse est au plus mal. Et La présence d’André Bucher, champion du monde du 800 m, n’y change rien.
«La situation est grave mais pas désespérée», souffle Jacky Delapierre en évoquant l’état actuel de l’athlétisme suisse.
Mais le patron du prestigieux meeting d’Athletissima et président du comité d’organisation des Mondiaux de cross-country d’Avenches veut encore y croire.
Un budget de 4,5 millions
Pourtant, personne n’est dupe. En se contentant d’envoyer trois représentants aux récents championnats du monde en salle de Birmingham – dont deux anciens – la Fédération suisse d’athlétisme (FAS) a clairement montré ses limites.
A l’étroit dans son budget de 4,5 millions de francs (mangé pour la moitié par les meilleurs athlètes du pays), la FSA a bel et bien perdu tous ses repères. Et la lente érosion des jeunes licenciés se poursuit. Inexorablement.
Pire, obligée d’économiser près d’un demi-million de francs pour éviter la faillite, elle ne garde la tête hors de l’eau que grâce à des mesures drastiques.
Ces économies prolongent en fait artificiellement son agonie.Car, privés des ultimes possibilités de s’affirmer sur le plan international, les derniers membres de la relève vont finir par claquer définitivement la porte à un sport qui n’a plus rien à leur offrir.
Tout n’est pas perdu
Tout n’est pas totalement perdu. L’athlétisme suisse existe toujours. Grâce aux nouvelles structures mises en place il y a trois ans, les responsables de cette discipline visent à améliorer son fonctionnement pour redorer son image de marque.
«Tous les sports passent par des moments difficiles, dit Jacky Delapierre qui est également membre du comité directeur de la FAS. Nous devons réintroduire les notions d’envie et de rêve dans le nôtre.»
«Mais, précise-t-il, cela prendra du temps. Et il faudra peut-être attendre 2008 pour voir à nouveau un athlétisme suisse très performant.»
«L’athlétisme suisse a toujours vécu grâce à des exceptions», surenchérit Markus Ryffel, ancien athlète suisse et champion des longues distances.
«Werner Günthör, Pierre Délèze, Cornelia Bürki, Anita Weyermann et André Bucher sont les exemples de ces 25 dernières années, poursuit-il. Nous avons besoin de ces figures de proue pour vendre notre sport.»
Ce n’est en effet que grâce à elles que l’athlétisme pourra améliorer son image et séduire sponsors et adeptes. En prenant garde tout de même à ne pas négliger la relève.
swissinfo, Mathias Froidevaux
– L’athlétisme suisse survit financièrement grâce aux subventions de swiss-olympic et du sport-toto, de l’apport de sponsors et des cotisations de ses 50’000 membres.
– Paradoxalement, alors qu’elle compte un champion du monde dans ses rangs (André Bucher), l’athlétisme suisse est en panne de résultats et connaît des problèmes financiers.
– Son déficit d’image est important. Depuis trois ans, des efforts importants sont entrepris pour changer cet état de fait et améliorer les structures de la FSA.
– Seuls trois athlètes – Daniel Dubois (100 m), Philippe Bandi (miles) et Ivan Bitzi (60 m haies) ont participé aux Mondiaux en salle de Birmingham début mars.
– Aux Mondiaux de cross-country de ce week-end à Avenches, ils seront 23 à défendre les couleurs helvétiques
Budget de la FSA 4,5 millions de francs par an
Dont 10% seulement d’autofinancement
La FSA a dû économiser un demi-million pour échapper à la faillite en 2002 et clôt son budget avec un déficit de 114’000 francs suisses.
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