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La Suisse salue l’analyse critique de Kofi Annan

Kofi Annan a ouvert le plus grand sommet de l'histoire de l'ONU. Keystone

La Suisse partage le sentiment du Secrétaire général de l'ONU, qui reproche aux Etats membres de n'être pas parvenus à de vrais progrès sur des sujets clé.

S’exprimant mercredi à l’ouverture du sommet du 60e anniversaire de l’ONU, Kofi Annan a déclaré qu’il s’agissait maintenant de se concentrer sur la lutte contre la pauvreté et la réforme de l’ONU.

Quelque 170 pays sont représentés à New York, dont 150 au niveau de leur chef d’Etat ou de gouvernement, au siège de l’organisation mondiale à New York pour ce sommet de trois jours, le plus grand jamais organisé.

Les critiques de Kofi Annan ont porté sur la lutte contre la pauvreté et la réforme de l’ONU, mais aussi l’impossibilité de parvenir à un accord sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires.

«Nous saluons l’analyse réaliste qu’a faite Kofi Annan de la situation», a déclaré le président de la Confédération, Samuel Schmid, mercredi soir. «Des progrès ont été réalisés sur les questions centrales, mais ils doivent encore être affinés au cours de ces prochaines semaines et de ces prochains mois», a relevé le conseiller fédéral.

«Mais nous saluons également le fait qu’il n’a pas caché sa déception quant au fait que les Etats ont été incapables d’apporter des solutions à d’autres questions, comme par exemple le désarmement».

Dans un discours enflammé, mercredi, Kofi Annana a en effet abordé un certain nombre de sujets controversés qui ont marqué le sommet.

La veille, tard dans la soirée, les 191 Etats membres de l’ONU étaient finalement tombés d’accord sur un document que les chefs d’Etat devraient en principe adopter vendredi. Mais ce document de 35 pages, résultat de semaines de négociations serrées, n’est pas le document dont Kofi Annan rêvait pour parvenir à ses deux grands objectifs, soit l’éradication de la pauvreté et la restructuration profonde de l’ONU.

Un document trop vague

«Soyons francs les uns avec les autres, ainsi qu’avec les peuples des Nations Unies. Nous n’avons pas encore réalisé la réforme fondamentale que de nombreuses personnes et moi-même pensons indispensable», a déclaré le Secrétaire Général.

Le document en question est une sorte de déclaration très générale sur le développement, les droits de l’homme, le terrorisme et la sécurité globale.

Mais les négociateurs ne sont pas parvenus à s’accorder sur la non-prolifération nucléaire, ni même sur la définition du terrorisme. Ils n’ont pas réussi davantage à s’entendre sur la façon de développer l’aide au pays en voie de développement, ni sur la diminution des barrières commerciales – une priorité pourtant pour les pays pauvres.

Dans son discours, Kofi Annan a martelé que des mesures immédiates doivent être prises pour réduire la pauvreté, et apporter ainsi l’espoir à des milliards de gens autour de la planète.

Ce dont le monde a besoin aujourd’hui, c’est de leaders qui participeront sans tarder à la mise en application complète des décisions prises à ce sommet, â dit en substance le Secrétaire général.

«Nous avons l’occasion de sauver des dizaines de millions des vies au cours de la décennie à venir, et de sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté. Nous ne devons pas les décevoir», a-t-il ajouté.

Message au terrorisme

George Bush a lui aussi souhaité une ONU plus efficace, tout en mettant fortement l’accent sur la lutte contre la corruption au sein de cette organisation, mise en cause dans le scandale du programme “pétrole contre nourriture” en Irak.

Le président américain a aussi insisté sur le thème qui lui est cher de la lutte contre le terrorisme et les Etats accusés de le soutenir.

«Nous devons envoyer un message clair aux dirigeants des régimes hors-la-loi qui soutiennent le terrorisme et cherchent à posséder des armes permettant des assassinats de masse, pour leur dire que nous ne leur permettrons pas de menacer la paix et la stabilité du monde», a-t-il dit.

De son côté, Samuel Schmid, qui conduisait la délégation suisse, s’est joint aux autres chefs d’Etat pour signer une convention en faveur de la suppression des actes de terrorisme nucléaire.

Le président de la Confédération, qui doit s’exprimer ce jeudi à l’ONU, a tenu mercredi des discussions bilatérales avec ses homologues du Burundi, du Mozambique et du Portugal. Il a également rencontré le Premier ministre italien Silvio Berlusconi et participé à une table ronde sur les réformes de l’ONU.

swissinfo, Adam Beaumont à New York
(Traduction et adaptation de l’anglais: Bernard Léchot)

150 chef d’Etat ou de gouvernement participent au sommet de l’ONU, le plus grand jamais organisé.
Ils se sont retrouvés mercredi à New York pour une rencontre de trois jours à l’occasion du 60ème anniversaire de l’institution. Une profonde restructuration est à l’ordre du jour.
La veille, tard dans la soirée de mardi, les 191 Etats membres de l’ONU étaient finalement tombés d’accord sur un document que les chefs d’Etat devraient en principe adopter vendredi.
Les points les plus importants dans sont la confirmation des objectifs du Millénaire visant la réduction par deux de la pauvreté, une convention contre un terrorisme, la création d’un Conseil de droits de l’homme à la place de la Commission des droits de l’homme et la réforme de l’institution onusienne.

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