Le Festival d’Alexander Morozevich

Le Russe Alexander Morozevich a dominé de la tête et des épaules le tournoi des grands maîtres de Bienne.

Grâce à sa présence, le niveau échiquéen a atteint des sommets, battant des records de qualité.

La présence sur sol biennois d’Alexander Morozevich constituait la principale attraction du 36e Festival. Encore numéro 4 mondial en 2002, le grand maître moscovite est considéré comme l’un des joueurs les plus agressifs et plus spectaculaires de la planète noire et blanche. Mais aussi comme un marginal, puisqu’il éparpille ses apparitions.

Au-delà de sa victoire, c’est avant tout l’éclat et le panache qui ont accompagné le triomphe d’Alexander Morozevich qui resteront gravés dans les mémoires. De l’avis général, jamais un grand maître n’avait autant survolé un tournoi d’un tel niveau.

Avec six victoires, quatre nuls et aucune défaite, avec donc 8 points en dix matches, le Russe a réussi son retour au premier plan, une année après sa dernière apparition dans un tel tournoi.

«Si je gagne, c’est souvent assez aisément, relevait Alexander Morozevich. Mais je n’avais encore jamais réussi une telle performance dans une épreuve de cette catégorie. Grâce aux 23 points Elo gagnés à Bienne, le Moscovite rejoint à nouveau le Top-15 mondial, dont il fait intrinsèquement partie.

Avec presque 2/3 des parties qui se sont achevées par une victoire (12 nuls seulement en 30 matches), le tournoi des grands maîtres a témoigné d’un remarquable niveau de combativité qui a été apprécié à sa juste valeur parmi les spécialistes échiquéens.

Avec sa deuxième place, le Français Etienne Bacrot s’est pour sa part mis en évidence. Le quadruple champion de France a lui aussi réussi «son meilleur tournoi depuis une éternité».

swissinfo/ Jonathan Hirsch