Des perspectives suisses en 10 langues

Le ski suisse joue gros aux Mondiaux 2005

La station italienne de Bormio est l'hôte des Mondiaux de ski alpin 2005. Keystone

Quatorze athlètes suisses prennent part aux Mondiaux de ski alpin qui ont débuté samedi à Bormio et Santa Caterina, en Italie.

Dans la Haute Valteline, la délégation helvétique essaiera de faire aussi bien qu’aux derniers Championnats du monde de St-Moritz. Mais, si les hommes sont en forme, les dames traversent une crise profonde.

Rappelez-vous, c’était il y a deux ans à peine. Le haut-Valaisan Silvan Zurbriggen terminait deuxième du slalom des Mondiaux de Saint-Moritz et donnait quelques couleurs supplémentaires au «maigre» bilan suisse dans les Grisons.

Avant lui, seuls Corinne Rey-Bellet, Marlies Oester et Bruno Kernen avaient réussi à se faufiler sur un podium.

Rien à voir donc avec les glorieuses épopées de 1985 (Bormio, 8 médailles) et 1987 (Crans-Montana, 14 médailles), lorsque les skieurs et les skieuses suisses dominaient outrageusement les débats. Depuis quelques années, le ski suisse est définitivement rentré dans le rang.

Les hommes sont en forme

Certes, les messieurs ont retrouvé un peu de leur mordant sous les ordres de leur nouvel entraîneur Martin Rufener. Au point d’avoir déjà fêté cinq podiums de Coupe du monde dans quatre disciplines cet hiver.

«C’est vrai que chez les hommes, il y a quelques skieurs qui sont très en forme, confirme l’ancien descendeur William Besse. L’arrivée de Martin Rufener a donné un nouvel élan à cette équipe qui est à nouveau soudée.»

Désormais consultant pour la Télévision Suisse Romande (TSR), le Valaisan regrette amèrement la récente blessure de Didier Cuche (déchirure des ligaments du genou). «Didier était la locomotive de cette équipe et j’espère que son absence, ici à Bormio, ne va pas trop affecter ses coéquipiers», explique-t-il.

Dans les faits, les principales chances de médaille helvétique reposent sur les épaules de Didier Défago, Bruno Kernen et, surtout, Silvan Zurbriggen.

Tout comme son célèbre homonyme Pirmin de Saas-Almagell, il y a une vingtaine d’années, le jeune homme de Brigue est très polyvalent et a une carte à jouer aussi bien dans la discipline du slalom que dans celles de la descente et du combiné.

Les filles en comité réduit

Si du côté des hommes les ambitions sont légitimes, rien ne va du côté des dames. Dirigées depuis le début de la saison par l’ancienne championne saint-galloise Marie-Thérèse Nadig, ces dernières multiplient les déconvenues.

Pour ces Mondiaux italiens, elles se présentent d’ailleurs avec la délégation la plus réduite depuis des dizaines d’années, puisque seules cinq athlètes ont été retenues.

Les Suissesses se trouvent exactement dans la même situation qu’il y a deux ans avant les Championnats du monde de Saint-Moritz. Dans les Grisons, elles avaient finalement réussi à sortir la tête de l’eau grâce à Corinne Rey-Bellet et Marlies Oester.

«Les filles ont vraiment beaucoup de pression sur leurs épaules, analyse William Besse. Mais il ne faut pas oublier que sur une course, tout est possible. Il suffit d’une bonne journée pour que Sonja Nef ou Sylviane Berthod réussissent un très bon résultat.»

Une épreuve par nations

Au vu du manque de neige dont souffrent les deux stations de la Valteline, toutes les épreuves se dérouleront sur le revêtement très dur qu’offre la neige artificielle.

«Même s’il n’y a malheureusement pas autant de neige que dans les Alpes suisses, les conditions restent les mêmes pour tous, relativise William Besse. Et les pistes sont préparées de manière optimale.»

A noter que pour la première fois de l’histoire du Cirque Blanc, une épreuve par équipe est prévue en clôture de ces Championnats du monde.

Le concept reste pour l’heure relativement nébuleux, mais l’idée générale est d’additionner les rangs de six athlètes choisis par chaque nation et qui disputeront un total de huit manches (deux de slalom et deux de Super-G messieurs et dames).

«La Fédération internationale de ski essaie d’introduire une discipline avec un côté fun, afin d’attirer du monde. C’est une possibilité, mais je n’y crois pas trop», conclut William Besse.

«Par contre, la formule d’un combiné comprenant une descente le matin et une manche de slalom l’après-midi – comme ce qui a été organisé à Wengen cette année – me semble avoir plus d’avenir.»

swissinfo, Mathias Froidevaux

Les Championnats du monde ski alpin se déroulent du 29 janvier au 13 février 2005 dans la station italienne de Bormio
Au total, 450 athlètes de 60 nations participent à cette compétition
La délégation suisse comptera 14 Athlètes, soit cinq femmes et 9 hommes
Chez les dames, les sélectionnées sont: Fränzi Aufdenblatten, Sylviane Berthod, Sonja Nef, Marlies Oester et Nadia Styger
Chez les messieurs, les sélectionnés sont: Daniel Albrecht, Marc Berthod, Didier Défago, Marc Gini, Jürg Grünenfelder, Tobias Grünenfelder, Ambrosi Hoffmann, Bruno Kernen et Silvan Zurbriggen

– Il y a deux ans, lors des Mondiaux de ski disputés dans la station suisse de Saint-Moritz, les Suisses avaient décroché quatre médailles (deux d’argent et deux de bronze).

– Pour mémoire, Bruno Kernen avait terminé 3ème de la descente masculine, Corinne Rey-Bellet 2ème de la descente dame, Marlies Oester 3ème de l’épreuve du combiné et Silvan Zurbriggen deuxième du slalom.

– Il y a quatre ans, à Sankt-Anton en Autriche, les Suisses avaient récolté trois médailles mondiales. Deux d’or en géant avec Michaël von Grünigen et Sonja Nef et une de bronze en combiné grâce à Paul Accola

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision