Le suicide gangrène la Suisse

L'Organisation mondiale de la Santé publie pour la première fois un rapport mondial sur la violence et la santé. Le suicide est une cause importante de mortalité.

Ce drame affecte particulièrement la Suisse avec près de quatre suicides par jour.

Le suicide est en effet la principale cause de mort violente. En 1996, l’Office fédéral de la statistique a en effet recensé 1431 suicides sur 1513 cas de morts violente.

Deux tiers des suicidés sont des hommes. Et la classe d’âge la plus touchée est celle des plus de 60 ans (487 morts en 1996).

Chez les jeunes de 15 à 24 ans, le suicide est même la première cause de mortalité avec 130 décès par année.

800’000 suicides dans le monde

La Suisse est donc particulièrement frappée par ce drame. Tout comme le reste de la planète. Le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 800’000 les personnes qui se sont donnés la mort en 2000.

Ce qui fait du suicide la 13ème cause de mortalité dans le monde et la 2ème cause de mort violente, derrière les accidents de la route.

A titre de comparaison, les homicides figurent au 22ème rang des causes de décès et les guerres au 30ème rang.

En Europe par contre, le suicide constitue la première cause de mort violente et la 7ème cause de décès.

Pourtant, le rapport de l’OMS souligne le tabou qui continue d’entourer cette forme de violence dirigée contre soi-même : «Presque partout dans le monde, le suicide est frappé d’ostracisme».

Lente évolution des mentalités

Une réalité à laquelle la Suisse n’échappe pas, selon Florian Irminger, de l’association Stop suicide. «Il n’existe toujours pas de programme de prévention du suicide», affirme Florian Irminger.

Reste que les mentalités commencent à évoluer, selon Florian Irminger : «On en parle plus et mieux que par le passé».

swissinfo/Frédéric Burnand à Genève