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Le sursis pour deux pilotes d’Air-Glaciers

Le drame de Beuson est l'accident d'hélicoptère le plus grave jamais survenu en Suisse. Keystone Archive

Quatre ans après le crash qui a tué 7 touristes indiens et un pilote en Valais, deux employés d’Air-Glaciers écopent de 5 et 3 mois de prison avec sursis.

Les deux condamnés ont été reconnus coupables d’homicide par négligence pour le rôle qu’ils ont joué dans l’accident d’hélicoptères de Beuson, près de Sion.

Beuson, 26 septembre 2000. Une Alouette III et un Jet Ranger II de la compagnie Air-Glaciers entrent en collision au-dessus du terrain de football de Beuson, près de Sion, capitale du canton du Valais.

C’est l’accident d’hélicoptère le plus meurtrier jamais survenu en Suisse. Les six passagers et le pilote d’un des appareils sont tués, ainsi qu’un passager de l’autre hélicoptère. Son pilote et trois autres touristes s’en tirent.

Les victimes faisaient partie d’un groupe de 150 touristes indiens en visite dans la région.

Bruno Bagnoud acquitté

Quatre ans après le drame, la justice valaisanne a rendu son verdict. Bruno Bagnoud, patron d’Air-Glaciers, est acquitté, tandis que les deux pilotes écopent de peines assorties du sursis.

Dans son jugement publié mercredi, le Tribunal des districts d’Hérens et Conthey s’est montré légèrement moins sévère que le procureur. Ainsi, le Ministère public réclamait un mois avec sursis contre Bruno Bagnoud, pour n’avoir pas établi de réglementation pour les baptêmes de l’air.

Considéré par l’accusation comme le principal responsable du drame, le pilote rescapé se voit finalement infliger une peine de cinq mois de prison avec sursis pendant deux ans pour homicides par négligence et entrave à la circulation publique.

C’est un mois de moins que ce que demandait le procureur, qui invoquait une violation «crasse» des principes fondamentaux du vol à vue.

S’agissant du chef pilote de la compagnie, le Tribunal a suivi le Ministère public, retenant une peine de trois mois d’emprisonnement avec sursis pour homicides par négligence.

Durant le procès, le procureur a souligné que les trois accusés avaient transgressé de nombreuses règles de sécurité. Pour lui, le drame «ne doit rien à la fatalité, mais découle d’une succession d’erreurs».

La défense, de son côté , a tenté de montrer que l’accident ne se serait pas produit sans la faute commise par le pilote décédé.

Au moment de la phase d’atterrissage, ce dernier est arrivé à une vitesse excessive – environ 180km/h – et a coupé la trajectoire de l’autre hélicoptère.

Deux recours sont annoncés

«Choqué par le verdict du Tribunal», l’avocat du pilote survivant a indiqué qu’il ferait appel. «Mon client n’a pas fait d’erreur et même si cela avait été le cas, la gravité de la faute commise par l’autre pilote annulerait la sienne», explique-t-il.

Selon l’avocat, ce verdict est «une erreur judiciaire». De son côté, le défenseur du chef-pilote d’Air Glaciers a lui aussi indiqué qu’il recourrait contre ce jugement.

Le procureur, par contre, a indiqué «être globalement satisfait» du jugement rendu.

swissinfo et les agences

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