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Le Tessinois Bertogliati crée la surprise

Rubens Bertogliati: «Si je rêvais du maillot jaune? Petit, je regardais le Tour… Je ne réalise pas encore bien ce qui m’arrive». Keystone

Au grand dam des sprinters, le jeune Suisse s'impose au soir de la première étape du Tour de France, Luxembourg-Luxembourg (192,5km).

Grosse, voire énorme, surprise au terme de la première étape du Tour de France. Le Tessinois Rubens Bertogliati a réussi un formidable doublé. Il remporte l’étape et revêt le maillot jaune. Il s’est imposé au grand dam des sprinters, dont Erik Zabel. L’Allemand qui a donc raté son rendez-vous avec la victoire. Le cadeau d’anniversaire qu’il entendait s’offrir pour ses 32 ans.

Certes, Zabel, l’Australien Robbie Mc Ewen, l’Italien Fabio Baldato, l’Espagnol Oscar Freire et 121 autres coureurs sont classés dans le temps du Tessinois. Qui endosse le maillot jaune par le jeu des bonifications. Le citoyen de Lugano n’est pas entré pour autant dans le cercle restreint des grands sprinters.

Sa victoire, le coureur de la «Lampre» est allé la chercher «à la pédale». Il a placé un puissant démarrage à la flamme rouge. Derrière, le «train rose» des Telekom emmenait Eric Zabel à la conquête de cette première étape. Mais ce n’est que partie remise pour l’Allemand. Lundi, il jouera devant son public, à Sarrebruck.

Flash back

Dimanche, sur le coup de 11 heures, place des Glacis à Luxembourg, assis sur son vélo, Bertogliati devise. «Ma 19e place, la veille au terme du prologue, m’a conforté dans ma bonne condition physique. Ce deuxième Tour de France, je l’aborde sans l’anxiété qui était mienne l’été passé…».

Arrive Jean-Claude Leclerc, le directeur technique de Swiss Cycling. «Félicitations! Tu as fait un très bon prologue…».

Une fois le Tessinois parti signer la feuille de départ, Leclerc fera remarquer: «C’est un garçon intelligent. Il mène très bien sa carrière, ne se met aucune pression. Rubens «a le moteur», comme on dit dans le jargon. Il possède une bonne marge de progression. Je fonde de gros espoirs sur lui pour le voir, dans quelques années, gagner de très, très belles courses. Car il est encore un peu jeune.»

«Je n’ai pas pensé au maillot jaune…»

Moins de six heures plus tard, Bertogliati levait les bras en signe de victoire. Toutefois, son manque d’expérience aurait pu lui coûter cher: tout à la joie d’une victoire qu’il sentait venir, il a coupé son effort un peu trop tôt. C’est la raison pour laquelle le peloton est classé dans le même temps.

«Je n’ai pensé qu’à la victoire… Je n’ai pas pensé au maillot jaune», explique le Tessinois, répondant au feu des questions, aussi bien en français qu’en allemand ou dans sa langue natale. «Si je rêvais du maillot jaune? Petit, je regardais le Tour… Je ne réalise pas encore bien ce qui m’arrive».

Rubens Bertogliati parlera encore de l’expérience acquise au Tour 2001. Elle lui a été profitable. Il évoquera les deux kilos perdus par rapport à juillet dernier. «Actuellement je pèse 75 kilos. J’ai beaucoup travaillé pour y arriver. Je ne pense pas pouvoir descendre à 73, voire 72 kilos, ce qui serait mon poids idéal, me dit-on», ajoute le Tessinois.

En ce qui concerne la journée de lundi, il ne se met aucune pression. «Je vais essayer de rester le même coureur. Je vais donner le maximum de mes possibilités. Si on va défendre le maillot jaune? Il est encore trop tôt pour le dire. On doit garder des forces pour le contre-la-montre par équipes et pour aider notre leader, Raimondas Rumsas».

La sérénité

Surnommé le «Petit Barrichello» dans le peloton, il affirme ne pas aimer la formule un! A 23 ans – il les a fêtés le 9 mai – Rubens Bertogliati affiche beaucoup de sérénité. Il va la chercher dans de longues marches. Son temps libre, il le partage encore entre la lecture et l’informatique.

Et, en ce dimanche de juillet, il a acquis sa deuxième victoire professionnelle après le GP de Chiasso ce printemps. Du même coup il a dépossédé Alex Zülle de son titre tout honorifique de «dernier Suisse à avoir porté le maillot jaune».

C’était en 1996 à Bois-le-Duc (Hollande) au terme du prologue. Le Saint-Galois l’avait gardé trois jours.

swissinfo/Pierre-Henri Bonvin, Luxembourg

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