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Les entreprises suisses presque propres

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L'organisation internationale Transparency International l'affirme. Les sociétés suisses ont progressé sur l'échelle mondiale de l'honnêteté.

Premières, les entreprises australiennes, avec 8,5 sur 10, en deuxième position, la Suisse et la Suède, avec 8,4. Le classement proposé par cette ONG de droit allemand, créée en 1993 pour lutter contre la corruption dans les transactions internationales, ne risque pas de créer de polémique.

En effet, ces trois pays n’appartiennent pas à des Etats «voyous», sans foi ni loi. En re-vanche, cela n’étonnera personne de retrouver la Russie, la Chine et Taiwan parmi les mauvais élèves.

Transparency International affirme 835 experts économiques ont été questionnés sur la propension des entreprises des 21 plus grandes nations exportatrices à payer des pots-de-vin pour obtenir des marchés.

Derrière la Suisse, on trouve dans le classement des pays comme l’Autriche (4e ), la Grande-Bretagne (8e ), l’Allemagne (10e ), la France (12e ), et les Etats-Unis (13e ). Pour Philippe Levy, le responsable suisse de Transparency International, la Confédération, malgré ce bon résultat, ne doit pas se reposer sur ses lauriers.

Un indice de corruption peu rationnel

Ce classement est un peu différent de celui proposé chaque année par «l’indice de per-ceptions de la corruption». Un hit-parade qui a fait la renommée de Tranparency International.

L’indice de 2001, qui portait sur 91 pays, était nettement moins favorable pour la Suisse. En effet, elle n’arrivait qu’en douzième position, loin derrière les pays nordiques, Fin-lande, Danemark, Islande et Suède.

«L’indice de perception de la corruption» est nettement plus parlant. Il montre clairement que la majorité des pays n’obtiennent même pas la moyenne sur l’échelle de l’honnêteté.

L’Ouganda n’atteint que 1,9, le Nigeria 1 et le Bangladesh 0,4 sur 10. En clair, dans ces pays, le fait d’obtenir un formulaire administratif sans verser un pot-de-vin relève de l’exploit ou de l’anomalie.

Toutefois, le classement de Tranparency International fait l’objet de nombreuses critiques. Son indice sur les pratiques de pots-de-vin reposerait beaucoup plus sur des im-pressions que sur des faits réels. En effet, les entreprises qui tentent de corrompre des fonctionnaires étrangers n’ont pas l’habitude de s’en vanter.

Pour un ancien cadre de la Société générale de Surveillance (SGS), le problème de la corruption n’est pas aussi simple. Dans de nombreux pays du tiers monde, il faut effecti-vement verser des pots-de-vin pour obtenir des marchés. Mais ensuite, beaucoup d’entreprises effectuent honnêtement leur travail.

Faut-il blâmer une société qui aurait versé un million de dollars à des ministres, mais qui, ensuite, ferait gagner des centaines de millions au pays en se substituant, par exemple, à des douanes locales totalement corrompues?

swissinfo/Ian Hamel

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